Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

28 novembre 2010

Subventionner le sport de compétition, quel gâchis !

Novembre 2010. Comme presque à chaque séance, le conseil municipal de Crolles est sollicité pour quelques subventions. Ce sont nos bonnes œuvres. Et aussi ce qui concrétise la politique municipale. C’est dire toute la symbolique qui s’attache aux subventions.

Ce mois-ci, en lisant le document préparatoire au conseil, j’ai sursauté quand j’ai vu l’aumône prévue pour l’ADTC, association grenobloise pionnière pour le Développement des Transports en Commun et autres dispositifs de mobilité douce. Il faut dire que quelques jours auparavant, j’avais assisté à une réunion ADTC pour le secteur du Grésivaudan et j’avais pu vérifier de visu combien cette assoc mérite la médaille d’or de l’utilité publique. Et là-dessus, voilà qu’on me demande aussi de voter trois subventions de 4000 euros chacune pour des sportifs de haut niveau en vélo sur piste et en taekwondo.

Alors, j’ai pris la plume et écrit à mes chers collègues.

Bonsoir,

200 € pour l’ADTC, 12 000 € pour trois sportifs de haut niveau, le contraste est saisissant.

D’un côté, l’intérêt général, des bénévoles qui mènent des missions relevant quasiment du service public.

De l’autre, trois personnes privées.

 

D’un côté, le développement durable, la promotion de la mobilité douce qui contribue à pacifier la société.

De l’autre, la concurrence, la compétition, l’exaltation de la performance.

 

A ma gauche : le vélo et la marche, vecteurs de santé pour tous.

A ma droite : l’imbrication du sport et de l’argent.

 

12 000 euros, pour trois sportifs, la commune se fourvoie.

Quel gâchis ! Quelle tristesse !

 

Je serai absent du conseil de ce vendredi. Mes chers collègues, voilà mes propositions : ne saupoudrons pas l’argent comme s’il était sans valeur, soyons sélectifs dans nos choix, laissons le sport de haut niveau dans la sphère de l’économie privée et sous le contrôle de l'Etat.


Bien à vous,
Bon conseil.

Les subventions ont été votées, sans surprise. La lutte continue.

Publié dans Crolles | Commentaires (0)

27 novembre 2010

Pour que le Développement Durable ne soit pas qu'un slogan

C’est un document exceptionnel, avec des affirmations percutantes sur le développement durable.

 

J’avais les actes de ce colloque en stock depuis quelques mois. Alors que le Grenelle de l’Environnement est enlisé, c’est le moment de relire ce que nous savons tous, même si ce n’est pas simple de l’accepter : d’une manière ou d’une autre, il va bien falloir changer nos modes de consommation et d’aménagement.

 

Certes, tout cela n’est que grand-messe, et ce bel unanimisme n’empêche pas l’aboulie collective.

 

Mais les idées sont là, autant les diffuser pour que le DD ne soit pas qu'un slogan

 Assises du DD - Rhone Alpes - janvier 2009.pdf

 

Extraits :

 

To be not to have, that is the question.

 

Nous avons tous les moyens, n’attendons pas la fin.

(…)

Des ateliers (…), il ressort la nécessité «d’une philosophie joyeuse de la déconsommation pour montrer que consommer moins, c’est gagner en liberté. Comme arrêter de fumer». Le capitalisme s’est approprié le concept de liberté en le limitant à la liberté de consommer. Mais cette liberté partielle est aussi un  asservissement. Comme le dit Aminata Traoré, ancienne ministre de la Culture du Mali, «les biens nous possèdent autant que nous les possédons».

 

(…)

Les gens sont prêts à aller vers un développement durable, mais pas tous seuls. Et, selon Bernard Perret, «c’est au politique d’assurer cette cohérence». Or, en ce domaine, les gouvernants ne font pas ce qu’ils disent. Demander aux politiques d’être cohérents est une action très subversive, a rappelé Philippe Meirieu. Socrate a bu la ciguë car il a demandé aux dirigeants athéniens de faire ce qu’ils disaient

 

D’abord le courage – Par Jean Fabre

 

Pour changer de cap, la première échelle à changer est celle du courage : passer de la courte échelle des ajustements à la grande échelle des remises à plat. Il faut avoir le courage de porter des préconisations qui sont à contre-courant parce qu’elles sont fortes et porteuses de changement. Il faudrait que les élus aient le courage de se faire les porte-parole des préconisations qui sortent des débats avec les citoyens et les acteurs des territoires auprès des instances nationales et internationales en osant proposer une remise à plat et de mettre en oeuvre les transformations nécessaires.

Vous pourrez d’autant plus le faire que votre action sera cohérente et que vous porterez alors la force des territoires. Car il y a un impératif de cohérence.

(…)

Un autre courage est celui d’oser la démocratie participative, parce que le changement de cap peut se réaliser, non si l’on a les bonnes idées que l’on impose aux autres, mais par une coconstruction qui fait qu’on est coacteur du changement. Cela veut dire que l’élu du XXIe siècle n’est plus celui qui sait et qui fait pour les autres. Il se fait sage-femme, c’est-à-dire qu’il aide la société à porter ses projets le temps de la grossesse et le temps de

l’accouchement. Donc il faut savoir organiser le dialogue social, écouter, être dans une attitude de tolérance et de bienveillance et faciliter la cocréation des solutions. Pour cela, il faut ouvrir des espaces de dialogue y compris de controverse, s’y nourrir et comprendre qu’il existe une capacité à comprendre et à changer très au-dessus de ce qui est utilisé actuellement. Il faut avoir le courage de se départir des logiques économiques — démesure économique qui détruit nos sociétés — pour remettre l’humain au cœur de la décision publique. Il ne s’agit pas de mettre de l’humain dans la politique mais de mettre l’humain au coeur de la décision, ce qui n’est pas pareil parce que notre avenir est destiné aux humains et non pas aux choses.

 

L’art et la culture... ce capital inépuisable - par Serge Dorny

L’art et la culture ont une place particulière dans la démarche du développement durable, telle qu’elle est généralement comprise :

- à l’immédiat, au tout tout de suite, au zapping généralisé, l’art et la culture opposent la longue durée : ils s’inscrivent dans le temps ;

- au quantitatif, à l’impérialisme de l’audimat et des statistiques, ils opposent le qualitatif : la rencontre avec une oeuvre, irréductible à tous les intérêts comptables ;

- au sondable, ils opposent l’insondable : le bouleversement d’une émotion qui nous change à jamais ;

- au mesurable, ils opposent l’incommensurable : le bonheur d’un instant qui change radicalement notre regard sur le monde.

 

Urgence, le monde coule par Claude Lorius

On nous dit que la technique va nous sauver. Mais le Titanic était le fleuron de la technologie de l’époque.

16 novembre 2010

Liberté / diversité

Ensemble pour Crolles, nous sommes trois élus. Suite à la fameuse chronique sur le Patrimoine qui fout le camp, et à quelques autres interventions qui ont déplu, mes colistières ne veulent plus cautionner ce que j'écris. Nous nous mettons d'accord pour l'annoncer, un peu comme dans un avis de divorce, et de faire une ultime chronique signée ensemble. Je prépare deux propositions.

 

 En toute simplicité

 

Vous l’avez constaté depuis quelques mois : les chroniques d’expression politique de Ensemble pour Crolles ne sont pas toutes signées par les trois élus de cette liste.

 

Pourquoi ? Tout simplement car nous ne sommes pas d’accord entre nous sur un certain nombre de sujets d’importance tels que le budget, le PLU, les modalités d’expression politique.

 

Pourquoi Francis Odier est-il toujours signataire ? Tout simplement car jusqu’à présent c’est lui qui écrit les chroniques.

 

Sommes-nous dans l’opposition ou dans la majorité ? La question ne se pose pas ainsi. Nous avons voté Pour l’immense majorité des délibérations. Francis Odier a voté Contre le budget, le PLU, un bon nombre de subventions aux sportifs de haut niveau et quelques autres textes.

 

A quoi servons-nous ? Question difficile ! Merci de l’avoir posée … Se demander à quoi sert un élu minoritaire, c’est comme se demander à quoi sert la démocratie.

 

Que va-t-il se passer pour la suite ? Bien malin celui qui le sait ! Mais chacun de nous va continuer à assumer son mandat d’élu selon ses convictions, à sa manière, dans le respect de ce qu’il pense être l’intérêt général.

 

 

Sincérité et pluralisme

C'est ce texte qui est publié dans le Journal Municipal.

 

Début 2008, inscrits sur la liste Ensemble pour Crolles, nous avons fait campagne avec quelques idées conductrices – cf les documents diffusés de janvier à mars 2008 dont nous reprenons ici quelques extraits :

-        Un urbanisme maîtrisé : préserver le cadre de vie, favoriser le développement harmonieux de la ville (…)

-        Crolles, éco-ville : encourager les transports en commun, favoriser la mobilité douce, préserver la plaine et ses espaces verts dans leur vocation (…)

-        Une démocratie active. (…) A Crolles, la démocratie a été endormie. Avec la municipalité sortante, nous avons surtout l’apparence de la concertation. La communication est abondante, mais pauvre en informations et pas toujours sincère.

-        Un projet sur mesure pour Crolles (…) La démocratie municipale, ce n’est pas un camp contre un autre camp, c’est reconnaître que tous les talents sont nécessaires pour mener à bien les projets (…) le pluralisme, c’est ce que nous proposons pour Crolles.

 

Depuis bientôt trois ans, réunion après réunion, dossier après dossier, nous avons eu l’occasion d’ajuster notre vision de la vie locale et de traduire ces idées de campagne en propositions et prises de positions.

 

Appréciant la situation au cas par cas, nous votons, ensemble et avec la majorité municipale, ‘Pour’ environ 95 % des délibérations proposées.

 

En revanche, sur un certain nombre de sujets importants, nous constatons des désaccords entre nous, désaccords que nous ne craignons pas d’afficher, privilégiant toujours la liberté d’expression et la sincérité à la discipline de groupe.

 

Par exemple, Francis Odier a voté ‘Contre’ le budget 2010, le PLU, les acquisitions foncières pour la digue du Fragnès et la plupart des subventions en faveur de sportifs de haut niveau. Par ailleurs, nous faisons le constat de différences de point de vue entre nous sur la place à donner à l’expression politique et sur ses modalités.

 

C’est pourquoi nous ne signons pas toujours tous les trois la présente chronique. Il en sera de même à l’avenir.

 

La démocratie représentative vit quand les élus défendent leurs convictions. Nous restons à votre écoute.

 

Corinne Durand, Françoise Dragani et Francis Odier

17 octobre 2010

La chronique d'octobre ne passe pas ...

La chronique d'octobre ("Crolles, ton patrimoine fout le camp") ne passe pas. Le maire est fâché, surtout car je l'ai accusé de vouloir me censurer.

 

Le courrier du maire : Courrier Brottes - 30 sept 2010 - sur JM octobre.pdf

et ma réponse : Courrier 10 oct 2010 - Odier à M le Maire.pdf

 

 

Françoise Dragani écrit au conseil pour se désolidariser de la chronique.

 

Le sujet est ajouté à l'ordre du jour du conseil du 15 octobre sous forme de "question orale" posée par Patricia Levasseur sur le thème "droit d'expression". En fait, Patricia ne pose pas de question, mais exprime clairement son désaccord sur l'allusion à l'agenda 21 :"ça m'agace (...) on a déjà du mal à être visible (...) ça m'agace". J'apprend, avec surprise, que "l'agenda 21 de Crolles n'existe pas". Vaste débat  ! Là voilà qui part sur le produit fini et qui oublie le processus, la démarche, ce qui est pourtant le plus important dans cette affaire. 

 

Le maire lit le courrier de Françoise, me reproche vivement un "détournement de droit", insiste sur le fait qu'il s'agit d'un problème de forme et de droit et qu'il ne dit rien sur le fond, et conclut qu'on ne l'y reprendra plus à accepter un tel texte.

 

Je prend la parole ... trop vite, car, il faut d'abord la demander !

 

Ci-dessous l'intervention préparée que je lis ensuite, en partie seulement car le maire m'interromp avant la fin.

 

En résumé : OK pour dire que la forme est perfectible (comme toujours) et qu'il y a débat sur le respect à la lettre du droit. En revanche, je maintiens que je suis 100 % dans l'esprit du droit d'expression des conseillers. D'ailleurs, ce fameux journal municipal d'octobre est rempli d'interviews et de verbatims de citoyens. Pourquoi faudrait-il m'interdire de faire de même alors que le droit d'expression a comme raison d'être de compléter, contrebalancer, diversifier ... ce qui est publié sous l'autorité de l'exécutif municipal ?

 

Fallait-il faire un tel pataques pour une question (soi disant) de forme ? Je me demande si ce ne sont pas les critiques de fond qui ont touché mes chers collègues.

 

 

En droit :

 

D’abord, je ferai preuve d’humilité, car, selon le principe de séparation des pouvoirs, personne dans ce conseil n’est habilité à dire le droit. Nous ne pouvons que l’interpréter, et donner notre analyse de son respect ou non respect. Ce que je fais ici.

 

Dans la chronique proposée, il n’y a rien d’injurieux ou de diffamatoire, il n’y a aucun propos susceptible de justifier un refus de publication au titre de la réglementation qui s’applique à la presse.

 

Vu la structure de la chronique, il n’y a aucun doute sur le fait qu’elle est conçue et éditée par les conseillers signataires. En revanche, elle inclut un texte qui n’est pas écrit par des conseillers. C’est là l’objet de la discorde : l’expression doit-elle être un texte entièrement original, écrit de A à Z par les conseillers ?

 

Le texte incriminé a été écrit avant et indépendamment de la chronique : il a été publié sur le site de son auteur, j’en ai pris connaissance, j’ai demandé à l’auteur l’autorisation de le publier. Il ne s’agit en rien d’un texte écrit sur mesure pour la chronique. Nous ne sommes ni dans la situation où la chronique aurait été partiellement déléguée à un non conseiller, ni dans la situation d’un courrier des lecteurs où quelqu’un écrit en vue d’être publié.

 

Le procédé qui consiste à appuyer son propos sur une citation n’a rien d’original. Je n’ai rien trouvé dans la jurisprudence qui l’interdise.

 

En droit, peu importe l’identité de la personne dont les propos sont cités. Donc, j’écarte du débat les remarques qui m’ont été faites ici ou là sur la personnalité de l’auteur cité et ses liens supposés avec la commune.

 

Donc, en droit, je suis légitime à demander la publication du texte.

 

Sur le fond :

 

La chronique porte un débat sur l’urbanisme, le cadre de vie, la protection et la valorisation du patrimoine, avec un détour gentiment ( « gentiment » coupé à l’oral, vu l’intro de PL, cela aurait été de la provoc !) critique sur l’agenda 21. Ces thèmes sont en lien avec des préoccupations exprimées par notre liste durant la campagne électorale en 2008.

 

Je suis disponible pour poursuivre la discussion sur le fond.

 

Sur la forme :

 

Faudrait-il que, pendant 6 ans de mandat, les chroniques restent sur le même registre ?

 

Le texte cité a le mérite de diversifier le style, avec une touche polémique et littéraire, alors que j’écris d’une manière assez froide, sans doute monotone, en ayant quelques difficultés à m’affranchir de mes habitudes professionnelles.

 

Le lecteur reçoit, comprend et apprécie la chronique comme il veut. Le texte est excessif, il contient des raccourcis, des imprécisions, des inexactitudes … Certes, peut-être, peu importe. Chacun écrit comme il peut, avec les ressources et les appuis dont il dispose. L’essentiel, dans un journal municipal, devrait être le fond et le droit.

 

<< fin de la prise parole au conseil - interruption par FB - ci-dessous la suite que j'avais préparée  >>

 

Je reconnais volontiers deux erreurs sur la forme : notre signature aurait du rester en bas de page, comme d’habitude ; il suffisait de mentionner une seule fois le nom de Claude Müller.

 

Conclusion

 

Les réactions suscitées par cette chronique d’octobre interrogent sur notre capacité d’écoute, sur notre tolérance vis-à-vis d’expressions qui ne correspondent pas à ce que nous attendons.

 

Ma philosophie politique, du point de vue de la méthode, est celle du pluralisme et de la confiance dans la vertu des controverses, ce qui me conduit à rechercher la diversité, à accepter la différence pour nourrir des discussions que j’espère, encore, constructives.

 

Je n’ai ni vocation, ni fierté particulière, à rester seul opposant dans cette assemblée. Au contraire, je me trouve plutôt à contre-emploi.

 

Cela dit, mes chers collègues, j’accueillerai volontiers vos retours et conseils sur l’art et la manière de tenir mon rôle de conseiller responsable, libre, isolé, et fidèle à ce qui a été publié sous la signature de Ensemble pour Crolles durant la campagne électorale de 2008.

Publié dans Crolles | Commentaires (0)

La main à la pâte

La main à la pâte, popularisée par Georges CHARPAK, récemment disparu, est une idée lumineuse et fertile dont on pourrait directement s’inspirer pour stimuler la démocratie locale.

 

Le modèle pédagogique traditionnel est fondé sur une relation asymétrique de type « maître / élève » dans laquelle le maître parle, l’élève écoute et (en théorie) apprend. Dans une version plus élaborée, une interaction se noue entre l’élève et le maître via un jeu de questions / réponses, ce qui facilite l’appropriation par l’élève de ce qui est enseigné.

 

CHARPAK, et avec lui de nombreux pédagogues qui s’intéressent à l’enseignement des sciences, partent du constat que ce schéma traditionnel fonctionne mal : pour apprendre, il faut comprendre, et pour comprendre, il faut être actif et surtout manipuler la matière. La distinction « maître / élève » est bien sûr maintenue (l’enseignement s’écroule dès qu’on la nie), le rôle du maître étant, en complément du schéma classique, de créer des conditions favorables pour que les apprenants mettent la main à la pâte.


Transférons ce raisonnement à la démocratie locale. Le constat initial est similaire. La démocratie participative traditionnelle est fondée pour l’essentiel sur des échanges « élus / électeurs » ou « experts / citoyens », les uns sachant, maîtrisant l’ensemble du problème et exposant leurs idées, les autres s’informant et réagissant ponctuellement sur tel ou tel aspect du sujet.

 

Ce schéma permet aux citoyens volontaires de s’insérer dans la vie politique locale, mais il reste limité et assez peu attractif. 

 

Comment appliquer la main à la pâte en matière de démocratie locale, en respectant les rôles de chacun tels qu’ils sont prévus dans notre démocratie représentative ?

 

Déjà, repérons ce qui existe, avec plusieurs exemples intéressants :

-        la réserve communale, ce sont des citoyens volontaires qui se préparent à mettre la main à la pâte en cas de coup dur, et pour cela, ils appréhendent de l’intérieur certaines questions de sécurité civile.

-        le chantier d’auto-construction, porté par la commune, ce sont des habitants qui plongent dans des questions d’architecture et d’organisation de l’habitat collectif,

-        les pédibus, ce sont des parents qui, jour après jour, observent les déplacements autour de l’école de leurs enfants.

 

Pour étendre les cas d’application, explorons quelques grands domaines de la vie locale.

 

Les finances : il faudrait pouvoir manipuler les chiffres, faire des simulations, regarder ce qui se passe si on bouge tel ou tel poste de dépenses ou de recettes. Pour cela, la commune devrait publier sur son site web des fichiers Excel avec les budgets annuels et avec les budgets pluri-annuels des grands projets.

 

Urbanisme : pour voir les enjeux et étudier les scénarios d’aménagement, un atelier d’urbanisme permettrait à la population de dessiner des quartiers, déplacer des habitations et se mettre dans la peau d’un habitant.

 

Transports : rien de tel que de compter les véhicules à un carrefour pendant une heure ou deux pour se faire une idée concrète des flux (j'ai expérimenté, je vous encourage à essayer). La commune pourrait organiser des séances de comptage, suivies d’ateliers d’analyse des chiffres collectés. En quelques jours, sous la direction des services techniques, les volontaires construiraient une expertise citoyenne précieuse en matière de déplacements.

 

Nuisances sonores : même principe que pour les déplacements. Organiser une campagne de mesure sonore en faisant appel aux volontaires.

 

Processus électoral : associer des non élus à chaque bureau de vote.

 

Les champs d’application de la main à la pâte sont infinis … nous avons du pain sur la planche pendant des lustres.

Francis Odier, octobre 2010