30 octobre 2020
Rebelote
Le 4 juin dernier, j'écrivais l'épidémie est finie. Vous apprécierez, j'espère, la pertinence du pronostic.
Une telle erreur - il manquait un mot, provisoirement, je confondais mes espoirs et la réalité - me condamne-t-elle au silence ? Si ceux qui se trompent arrêtaient de parler et de s'agiter, on entendrait les mouches voler le soir à 18 h à la gare St Lazare.
Maintenant que l'épidémie reprend, il n'est pas trop tard pour revenir aux sources que je citai dans mon article de juin. En fait, nous n'avons pas vraiment quitté ces sources, à savoir la gestionnite aigue qui a sévi pendant des années à l'hôpital. La crise du printemps et ses milliers de morts n'ont pas changé grand chose: avec ou sans Segur de la Santé, l'Etat presse le citron des agents hospitaliers, les effectifs se dégarnissent et voilà, rebelote.
Il est stupéfiant de découvrir que nous repartons pour un tour, dans une situation proche de celle du printemps, avec comme fil conducteur de limiter la saturation des hôpitaux. L'histoire ne pouvant être strictement identique, il y a cependant des changements notables comme le maintien de l'ouverture des écoles, collèges et lycées. Mais sinon, sur le fond, quel statut quo !
Le centralisme technocratique, la décision en urgence, la non discussion des choix fondamentaux, le mépris des bienfaits de la nature, le contrôle de la population, le primat de l'économique sur le culturel et le social, une vision étriquée de la santé publique, l'instrumentalisation de "la science" .... Les autorités n'ont rien lu, rien entendu, rien repris des alertes sur la santé publique, le monde du spectacle, la fragmentation des liens humains ... L'opinion reste stable, passive, résignée, asservie.
A pleurer.
Francis Odier, 30 octobre 2020
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