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17 octobre 2010

La chronique d'octobre ne passe pas ...

La chronique d'octobre ("Crolles, ton patrimoine fout le camp") ne passe pas. Le maire est fâché, surtout car je l'ai accusé de vouloir me censurer.

 

Le courrier du maire : Courrier Brottes - 30 sept 2010 - sur JM octobre.pdf

et ma réponse : Courrier 10 oct 2010 - Odier à M le Maire.pdf

 

 

Françoise Dragani écrit au conseil pour se désolidariser de la chronique.

 

Le sujet est ajouté à l'ordre du jour du conseil du 15 octobre sous forme de "question orale" posée par Patricia Levasseur sur le thème "droit d'expression". En fait, Patricia ne pose pas de question, mais exprime clairement son désaccord sur l'allusion à l'agenda 21 :"ça m'agace (...) on a déjà du mal à être visible (...) ça m'agace". J'apprend, avec surprise, que "l'agenda 21 de Crolles n'existe pas". Vaste débat  ! Là voilà qui part sur le produit fini et qui oublie le processus, la démarche, ce qui est pourtant le plus important dans cette affaire. 

 

Le maire lit le courrier de Françoise, me reproche vivement un "détournement de droit", insiste sur le fait qu'il s'agit d'un problème de forme et de droit et qu'il ne dit rien sur le fond, et conclut qu'on ne l'y reprendra plus à accepter un tel texte.

 

Je prend la parole ... trop vite, car, il faut d'abord la demander !

 

Ci-dessous l'intervention préparée que je lis ensuite, en partie seulement car le maire m'interromp avant la fin.

 

En résumé : OK pour dire que la forme est perfectible (comme toujours) et qu'il y a débat sur le respect à la lettre du droit. En revanche, je maintiens que je suis 100 % dans l'esprit du droit d'expression des conseillers. D'ailleurs, ce fameux journal municipal d'octobre est rempli d'interviews et de verbatims de citoyens. Pourquoi faudrait-il m'interdire de faire de même alors que le droit d'expression a comme raison d'être de compléter, contrebalancer, diversifier ... ce qui est publié sous l'autorité de l'exécutif municipal ?

 

Fallait-il faire un tel pataques pour une question (soi disant) de forme ? Je me demande si ce ne sont pas les critiques de fond qui ont touché mes chers collègues.

 

 

En droit :

 

D’abord, je ferai preuve d’humilité, car, selon le principe de séparation des pouvoirs, personne dans ce conseil n’est habilité à dire le droit. Nous ne pouvons que l’interpréter, et donner notre analyse de son respect ou non respect. Ce que je fais ici.

 

Dans la chronique proposée, il n’y a rien d’injurieux ou de diffamatoire, il n’y a aucun propos susceptible de justifier un refus de publication au titre de la réglementation qui s’applique à la presse.

 

Vu la structure de la chronique, il n’y a aucun doute sur le fait qu’elle est conçue et éditée par les conseillers signataires. En revanche, elle inclut un texte qui n’est pas écrit par des conseillers. C’est là l’objet de la discorde : l’expression doit-elle être un texte entièrement original, écrit de A à Z par les conseillers ?

 

Le texte incriminé a été écrit avant et indépendamment de la chronique : il a été publié sur le site de son auteur, j’en ai pris connaissance, j’ai demandé à l’auteur l’autorisation de le publier. Il ne s’agit en rien d’un texte écrit sur mesure pour la chronique. Nous ne sommes ni dans la situation où la chronique aurait été partiellement déléguée à un non conseiller, ni dans la situation d’un courrier des lecteurs où quelqu’un écrit en vue d’être publié.

 

Le procédé qui consiste à appuyer son propos sur une citation n’a rien d’original. Je n’ai rien trouvé dans la jurisprudence qui l’interdise.

 

En droit, peu importe l’identité de la personne dont les propos sont cités. Donc, j’écarte du débat les remarques qui m’ont été faites ici ou là sur la personnalité de l’auteur cité et ses liens supposés avec la commune.

 

Donc, en droit, je suis légitime à demander la publication du texte.

 

Sur le fond :

 

La chronique porte un débat sur l’urbanisme, le cadre de vie, la protection et la valorisation du patrimoine, avec un détour gentiment ( « gentiment » coupé à l’oral, vu l’intro de PL, cela aurait été de la provoc !) critique sur l’agenda 21. Ces thèmes sont en lien avec des préoccupations exprimées par notre liste durant la campagne électorale en 2008.

 

Je suis disponible pour poursuivre la discussion sur le fond.

 

Sur la forme :

 

Faudrait-il que, pendant 6 ans de mandat, les chroniques restent sur le même registre ?

 

Le texte cité a le mérite de diversifier le style, avec une touche polémique et littéraire, alors que j’écris d’une manière assez froide, sans doute monotone, en ayant quelques difficultés à m’affranchir de mes habitudes professionnelles.

 

Le lecteur reçoit, comprend et apprécie la chronique comme il veut. Le texte est excessif, il contient des raccourcis, des imprécisions, des inexactitudes … Certes, peut-être, peu importe. Chacun écrit comme il peut, avec les ressources et les appuis dont il dispose. L’essentiel, dans un journal municipal, devrait être le fond et le droit.

 

<< fin de la prise parole au conseil - interruption par FB - ci-dessous la suite que j'avais préparée  >>

 

Je reconnais volontiers deux erreurs sur la forme : notre signature aurait du rester en bas de page, comme d’habitude ; il suffisait de mentionner une seule fois le nom de Claude Müller.

 

Conclusion

 

Les réactions suscitées par cette chronique d’octobre interrogent sur notre capacité d’écoute, sur notre tolérance vis-à-vis d’expressions qui ne correspondent pas à ce que nous attendons.

 

Ma philosophie politique, du point de vue de la méthode, est celle du pluralisme et de la confiance dans la vertu des controverses, ce qui me conduit à rechercher la diversité, à accepter la différence pour nourrir des discussions que j’espère, encore, constructives.

 

Je n’ai ni vocation, ni fierté particulière, à rester seul opposant dans cette assemblée. Au contraire, je me trouve plutôt à contre-emploi.

 

Cela dit, mes chers collègues, j’accueillerai volontiers vos retours et conseils sur l’art et la manière de tenir mon rôle de conseiller responsable, libre, isolé, et fidèle à ce qui a été publié sous la signature de Ensemble pour Crolles durant la campagne électorale de 2008.

Publié dans Crolles | Commentaires (0)

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