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18 octobre 2009

Dépenser mieux

"Dépenser mieux", c'était le titre d'un de nos tracts durant la campagne électorale. A vrai dire, c'était plus une intuition fondée sur l'observation extérieure de la vie de la commune qu'une analyse chiffrée des finances crolloises.

 

L'examen des comptes depuis 2006 confirme les inquiétudes sur la gestion : les dépenses progressent vite, et ce qui progresse le plus ce sont les dépenses d'administration générale (+ 53 % en 4 ans), à savoir ce qui est le plus éloigné des services à la population et ce qui est le plus opaque.

 

Le détail des chiffres du budget - de 2006 à 2009 : Budget Crolles.xls

 

Il y a urgence à stopper l'inflation des dépenses générales, ce qui permettrait de dégager des ressources pour la production d'énergie renouvelable, pour le soutien aux économies d'énergie chez les particuliers et les PME (pour le moment, la commune s'occupe seulement de son patrimoine), pour les transports doux ... bref pour des actions concrètes et directes de développement durable.

 

On observe que le budget "développement économique" (zone industrielle, marché) est excédentaire, ce qui est un signe de gestion rigoureuse, mais c'est aussi une bizarrerie à l'heure où les collectivités locales devraient se mobiliser pour la réindustrialisation.

La commune poursuit son désendettement, ce qui permet d'économiser les charges financières. Mais c'est aussi le signe d'un manque de projets ! Vu la situation économique et financière de la commune, il serait très justifié d'emprunter pour investir massivement dans les énergies renouvelables ou pour construire la liaison Crolles - Brignoud. Le principe de la dette dans une collectivité locale, c'est que l'on fait participer les générations futures aux équipements que l'on construit pour eux. Vu les besoins en matière de développement durable, l'emprunt ne devrait être ni tabou ni banni.

18 octobre 2009

 

-- Ci-dessous : la chronique de novembre 2009 - Ensemble pour Crolles - dans le journal municipal

 

Les finances  publiques ne sont pas au meilleur de leur forme : explosion des déficits et de la dette de l’Etat, déficit de la sécurité sociale, manque de crédit pour ce qui devrait être des priorités nationales telles que l’éducation, la recherche, la réindustrialisation, la transition énergétique  … La réforme de la taxe professionnelle reste en discussion, mais on peut déjà pronostiquer que les collectivités locales n’échapperont pas à la rigueur et devront justifier leurs dépenses, euro après euro.

 

Dans ce contexte, où en sommes nous à Crolles pour nos finances ?

 

Une analyse économique ne peut se faire qu’avec une vision pluriannuelle de manière à mettre en évidence les tendances de fond. Il est d’autant plus important de raisonner sur plusieurs années que la commune se développe à un rythme lent. Les projets (médiathèque, parc Paturel, Agenda 21, plan climat, éco-quartier etc) se déroulent sur plusieurs années.

 

Nous prenons ici comme référence la période 2006 – 2009. Voir les chiffres détaillés sur www.edgarie.fr.  

 

Sur la période 2006 - 2009, les recettes de fonctionnement sont en baisse de 23 % (32 M€ en 2006, 25 M€ prévu en 2009). Ce chiffre global intègre des mouvements comptables liés à l’opération Crolles 2 et à des transferts de taxe professionnelle entre la commune et la communauté de communes.

 

Retenons deux autres chiffres clefs sur cette période :

-          les contributions directes (taxe foncière, taxe d’habitation) payées par les crollois progressent de 14 % (4,4 M€ en 2006 à 5 M€ prévu en 2009). Sachant que la population augmente lentement depuis le début des années 2000, ce chiffre traduit surtout l’augmentation de la pression fiscale ;

-          la DGF, dotation générale de fonctionnement allouée par l’Etat, augmente de 5 %, ce qui illustre, s’il en était besoin, qu’il ne faut pas trop compter sur l’Etat pour financer la commune.

 

Avec le désendettement de la commune, les charges financières reculent de 30 %, ce qui fait une économie de 244 k€ en 2009 par rapport à 2006. Rappelons que la dette n’est ni bonne ni mauvaise en soi, tout dépend de son origine (ce qu’elle finance) et de la capacité de remboursement.

 

Sur l’ensemble du budget, hors amortissements et opérations purement comptables, les dépenses réelles augmentent de 15 % (14,1 M€ à 16,3 M€), en cohérence avec l’évolution des contributions directes, mais bien au-delà de l’évolution de la population ou de l’inflation.

 

Ces « + 15 % » correspondent environ pour moitié à une amélioration des services rendus à la population (voirie, espaces verts, action sociale, action culturelle …) et pour moitié à des dépenses internes de fonctionnement sur lesquelles nous avons peu de visibilité. Le poste « administration générale » augmente de 53 % : 2,1 M€ à 3,2 M€, est-ce bien indispensable ? Autres postes en forte hausse :

-          le protocole : + 50 %, 103 k€ à 155 k€, il y a des efforts de simplicité à faire

-          la communication : + 39 %, 252 k€ à 351 k€, ce qui est beaucoup pour une information qui n’est ni pluraliste ni indépendante (à l’exception de la présente page).

 

Terminons par un exemple intéressant de bonne gestion budgétaire : c’est l’éducation dont le budget est stable (- 1 %) sur la période, en cohérence avec l’évolution des effectifs scolarisés. Cette stabilité est obtenue avec amélioration du service rendu à la population (+ 29 % sur le périscolaire, + 24 % sur le sport scolaire …), grâce à des économies sur les transports scolaires. 

Publié dans Crolles

05 octobre 2009

Drames chez FT - un problème de culture ?

Alors que la situation humaine dramatique chez France Telecom devient un sujet public, il faut s’interroger : comment se fait-il que des dirigeants qui avaient toutes les informations nécessaires pour apprécier la situation aient laissé ainsi pourrir le climat social et les ambiances de travail ? aient fermé les yeux sur les cas de détresse qui leur étaient rapportés ?

Je suis intervenu pour la première fois chez France Télécom, à la demande d’un CHSCT, en 2005. Puis chaque année jusqu’à ces derniers mois. Souvent (pas toujours, mais trop souvent), de manière nettement plus criante que dans les autres grandes entreprises où j’ai eu l’occasion de plonger, j’ai rencontré, comme mes collègues, des dysfonctionnements majeurs de l’organisation et du management, ce qui produit des salariés en grande difficulté, incapables de faire face aux contraintes et aux exigences qui s’accumulent : mobilité forcée, défaillances et lacunes des outils, pression de l’encadrement sur les résultats (culture du chiffre), tensions avec les clients, travail vide de sens etc.

Les alertes n’ont pas manqué, à l’oral comme par écrit : les salariés eux même, les médecins du travail, les CHSCT et leurs experts, des observateurs externes (journalistes, sociologues …), et un certain nombre de cadres et de dirigeants qui ont pris la mesure des problèmes. Les alertes étaient nombreuses, convergentes et persistantes : il ne pouvait pas s’agir de fausses alertes, d’erreurs d’appréciation ou de difficultés uniquement locales ou temporaires.

Pourtant, jusqu’à fin septembre 2009, la politique de restructuration brutale, initiée au début des années 2000 et qui s’est intensifiée depuis, a été poursuivie, quel qu’en soit le prix humain. Pourquoi ?

Impossible ici de ne pas penser à ces renoncements quotidiens, que l’on voudrait insignifiants, qui parsèment de médiocrité notre idéal pour la société. Nous savons, et pourtant nous ne faisons rien. Pourquoi ?

La priorité pour le confort immédiat et le conformisme social ne suffisent pas à expliquer l’ignorance et le mépris vis-à-vis des souffrances individuelles.

Ils n’ont pas entendu les alertes car ils ne voulaient pas les entendre, car ils étaient dans un schéma mental (le business dans un environnement libéral) et des préoccupations (les parts de marché, le cash flow, la croissance, la dette, la concurrence …) où il n’y a pas de légitimité, pas de place, pour les lanceurs d’alerte.

On peut interpréter cette situation en se disant qu’il y a eu des défaillances éthiques du management. Mais je ne pense pas que ce soit l’analyse la plus fructueuse.

Les sciences cognitives ont franchi une belle étape quand l’idée de « rationalité limitée », chère à H.A. Simon, s’est imposée parmi les facteurs explicatifs des décisions humaines : nous décidons de manière rationnelle, en raisonnant et en procédant à des choix fondés sur des critères, mais notre information est toujours parcellaire et notre capacité de calcul toujours restreinte par rapport aux besoins.

Pour comprendre la rationalité limitée, il faut élargir la notion d’information à celle de culture, au sens des connaissances, de l’expérience, des comportements, des rites … que l’individu s’est approprié et dans lesquels il baigne.

A mon avis, le manque de culture sociale, de culture sur le travail, explique largement l’enfermement de certains dirigeants dans une vision désincarnée de l’entreprise, une vision où les modèles, les chiffres et les processus occupent une place hypertrophiée, au détriment de la réalité, complexe et rebelle à la volonté des plus grands stratèges.

Aussi brillants soient-ils, nos dirigeants manquent parfois de culture.

1er octobre 2009

Votation sur la Poste

Samedi 3 octobre 2009, la commune de Crolles a organisé la votation sur La Poste. La décision avait été prise à l’unanimité du conseil municipal qui est pleinement dans son rôle en organisant une telle consultation sur un sujet de société.

Péripétie politique et juridique : le préfet a attaqué la délibération au tribunal administratif qui lui a donné raison – interdisant à la commune d’organiser un « référendum ». Sur le fond, il est limpide que le gouvernement ne souhaite pas que les citoyens s’expriment sur l’évolution de la Poste car il y aurait probablement un large consensus pour garder la vénérable entreprise dans le giron de l’Etat.

La consultation a donc été organisée en dehors des locaux de la mairie, en toute simplicité. Il faut remercier le préfet et le juge administratif car ce fut plus convivial et populaire qu’un vote classique.

Je ne suis pas resté très longtemps à tenir le « stand de consultation » (attention, si je parle de bureau de vote, le juge va dire que je ne respecte pas sa décision !), mais j’ai eu l’impression que les électeurs qui se sont déplacés étaient heureux d’avoir l’occasion de s’exprimer.

Le taux de participation est honorable : 12 % (762 crollois sur 6051 électeurs inscrits) + 100 personnes d’autres communes, c’est infiniment plus que pour la plupart des autres dossiers publics (exemples d’actualité : la taxe carbone, la réforme des collectivités locales, l’évolution de la carte judiciaire, les lois issues du Grenelle de l’Environnement) qui mobilisent surtout les professionnels de la politique, quelques noyaux de militants, les lobbies concernés par le sujet et les médias lorsqu’il y a de la polémique ou de l’émotion.

Le pourcentage de Non est sans surprise (98 %). C’est un score stalinien, mais il faut assumer ! La consultation étant organisée par les partisans du Non, on ne pouvait guère espérer un résultat plus équilibré. Cela n’enlève rien à l’intérêt de l’opération : mieux qu’une pétition, mieux qu’une manifestation, la votation incite les parlementaires à ne pas escamoter le débat.

La question était-elle malhonnête, comme le dit avec insistance le porte-parole de l’UMP, Frédéric Lefebvre, dont on connaît le sens de la mesure et les discours argumentés et non partisans ?

Évidement, la question était ambiguë et relevait du procès d’intention : « Le gouvernement veut changer le statut de la Poste pour la privatiser. Êtes vous d’accord avec ce projet ? ». Mais il faudrait être naïf pour éviter de parler de privatisation alors que l’enjeu est bien là – et que l’expérience montre que le changement de statut précède la privatisation.

Voir l'argumentaire du collectif qui organise la votation : votation_3_octobre.pps

5 octobre 2009

Pourquoi changer le statut de la Poste ?

Pourquoi changer le statut de la Poste ? Les réponses du gouvernement et des élus UMP ne tiennent pas la route :

- « pour pouvoir renforcer les ressources de La Poste en la recapitalisant » : depuis quand faut-il changer le statut d’une structure publique pour la doter en ressources ? Faut-il aussi changer le statut de la police, de la justice, pour les doter des budgets dont elles ont besoin ?

- « pour faire face à la concurrence (…) pour stimuler le secteur par la concurrence » : nous avons déjà un système concurrentiel, et la concurrence ne saurait être une fin en soi. Moi qui suis démocrate, j’aime bien la concurrence. Mais la concurrence utile pour la société, c'est-à-dire la concurrence entre des entreprises qui sont différentes. La concurrence entre clones n’a que peu d’intérêt. Nous avons deux supermarchés dans la ville, en mettre un troisième n’apporterait pas grand-chose. En revanche, concurrencer les supermarchés avec des commerces de proximité installés dans les quartiers et proposant des produits issus de circuits courts, voilà une concurrence socialement utile. Préservons la diversité de nos entreprises et évitons de les aligner toutes sur le même modèle !

- « car la Poste elle-même le demande (…) ce n’est pas une proposition du gouvernement, mais de la direction de la Poste » : là, c’est fort de café ! Ceux qui sortent cet ultime argument ne manquent pas d’aplomb ! Depuis quand est-ce les dirigeants des entreprises publiques qui fixent la politique du pays ?

Dès lors, il est logique de faire l’hypothèse que le changement de statut a pour objectif majeur de préparer la privatisation, comme cela s’est produit sur d’autres entreprises publiques telles que France Telecom ou les sociétés d’autoroute.

Si le gouvernement veut nous convaincre, comme il le tente, de ne pas assimiler « changement de statut » et « privatisation », il doit expliquer les différences entre la situation actuelle et les situations précédentes qui ont conduit aux privatisations. Cet exercice est extrêmement difficile car le président de la république, en qui on devrait avoir le plus confiance, est celui qui a le plus trompé son monde avec GDF - cf sa promesse « solennelle », abandonnée très rapidement, de conserver GDF dans le domaine public.

Une autre approche serait, pour le gouvernement, d’expliquer par a + b que le statut actuel entrave le fonctionnement de la Poste.

Je demande à voir cette démonstration.

4 octobre 2009

Privatisations : où sont les retours d'expérience ?

« On a tout essayé, mais on n’a rien évalué ».

C’est en 2003, lors d’un colloque professionnel, que j’ai entendu René Soubie, alors dirigeant d’Altédia et aujourd’hui conseiller social de Sarkozy, énoncer de manière forte pourquoi le pays ne parvenait pas à progresser sur la question du chômage. Il faisait référence au mot désabusé de Mitterrand, envahi par le renoncement au crépuscule de sa vie : « Pour le chômage, on a tout essayé ». Bien sûr, c’était faux, mais là n’était pas le propos de Soubie. Il voulait insister sur la nécessité de l’évaluation : « on a (peut-être) tout essayé, mais on n’a rien évalué ».

Je suis curieux de savoir si l’éminent conseiller a demandé que l’on procède à l’évaluation des privatisations. Y a t il quelque part, à l’Elysée ou à Bercy, un dossier intitulé « France Telecom (FT), retour d’expérience de 10 ans de privatisation » ?

Il y a bien le rapport Douste Blazy sur la gestion des entreprises publiques, rapport qui évoque la crise 2002 de surendettement de FT, mais ce n'est pas un bilan sérieux des privatisations. Rapport Douste Blazy 2004 entreprises publiques.pdf

Préparée par le gouvernement d’Alain Juppé, puis décidée et mise en œuvre par celui de Jospin, la privatisation de France Telecom a été lancée en 1997 par une « ouverture du capital » qui devait permettre une « stratégie internationale (…) permettant de rester l'un des tous premiers opérateurs mondiaux ».

On pressent maintenant ce que la privatisation de France Telecom a apporté à ses salariés. Mais qu’en est-il du point de vue sociétal ? A quoi a servi la privatisation pour la société dans son ensemble ? Est-il avantageux pour les français ou les allemands que France Telecom et Deutsche Telekom aient échangé des participations ?

C’est d’abord la technologie qui est à l’origine des bouleversements qu’a vécu le secteur des télécommunications depuis une quinzaine d’années : la téléphonie mobile, Internet, puis la téléphonie sur IP (sur Internet), l’Internet mobile etc. Tous ces changements se seraient produits avec ou sans privatisation. Par exemple, au siècle dernier, France Telecom, entreprise publique, avait lancé Itinéris et Wanadoo. C’est déjà de l’histoire, mais il faut le rappeler à ceux qui pensent que seul le privé est capable d’innover et qui marmonnent sans cesse que « entreprise d’état = immobilisme ».

La privatisation a-t-elle eu un effet sur les prix ? Peut-être, à la marge, attendons, je ne désespère pas de voir la Cour des Comptes faire ce fameux « retour d’expérience » ! Il a fallu financer des acquisitions à l’étranger (pour quel intérêt sociétal ?), installer 3 antennes relais là où peut-être une seule aurait suffi … Et maintenant, l’Etat s’arrache les cheveux pour savoir comment inciter les opérateurs à investir et développer les réseaux haut débit que chacun voudrait voir arriver à sa porte.

L’exemple des autoroutes est tout aussi édifiant. Là on dispose d’un premier retour d’expérience, celui réalisé par la Cour des Comptes dans son rapport 2008. Les constats sont sévères, même si tout ceci est écrit en langage diplomatique. Cour des Comptes 2008 - l'Etat actionnaire.pdf Cour des comptes 2008 - peages-autoroutiers.pdf

François Bayrou avait eu la bonne idée de faire un recours au Conseil d’Etat, mais il a perdu ! Conséquences : hausses de tarifs non contrôlées par l'Etat, le réseau est figé, construire une nouvelle entrée ou déplacer un péage devient extrêmement difficile. L’aménagement du territoire est perdant, nous sommes tous perdants (sauf, probablement, quelques actionnaires heureux).

Dans le secteur de l’Energie, l’affaire est entendue. Les exemples étrangers ne manquent pas pour montrer les effets pervers de la privatisation. Le cas typique est celui de la Californie, où la privatisation a entraîné le sous dimensionnement des investissements électriques pendant plusieurs années. En France, l’Etat a du intervenir pour limiter les hausses de tarifs subies par les industriels partis trop vite chez les « fournisseurs alternatifs ». La « concurrence » est virtuelle car c’est l’Etat (ou plus exactement la collectivité publique, car toute une organisation illisible pour les citoyens a été mise en place) qui gère le réseau et qui fixe les tarifs, y compris les tarifs de gros auxquels les revendeurs s’approvisionnent auprès d’EDF. Les « fournisseurs alternatifs » (autres que EDF) font de la publicité mensongère en faisant croire qu’ils vendent l’électricité qu’ils produisent, alors qu’ils ne sont, pour l’essentiel, que des vendeurs et des facturiers d’une électricité produite et distribuée par l’entreprise nationale.

L’ouverture du marché de l’énergie et la filialisation de la distribution sont des puissants vecteurs de désoptimisation car il faut dupliquer les organisations, les outils, certaines compétences … EDF GDF vendait du gaz et de l’électricité. Les deux entités ont été séparées. GDF vend désormais de l’électricité achetée à EDF – et réciproquement, EDF vend du gaz. Quel intérêt pour le consommateur ? Pour le pays ?

Tant qu’il n’y aura pas une commission pluraliste sur le retour d’expérience du changement de statut des grandes entreprises nationales depuis 1995, comment voulez vous que je croie qu’il faut changer le statut de la Poste ?

Rocard est disponible, mais on pourrait aussi nommer un quartet de parlementaires avec Coppé - Aubry – Bayrou et Mélenchon, obliger Attali, Guaino et Orsenna à se mettre d’accord sur quelques constats, mandater la Cour des Comptes, saisir le Conseil Economique et Social, commander une étude à Mac Kinsey en binôme avec les organisations syndicales … les moyens ne manquent pas pour évaluer les réformes passées et éviter la fuite en avant en occultant l’expérience.

4 octobre 2009