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29 novembre 2009

L'autopsie de la Rocade Nord

C'est l'histoire d'un projet lancé trop tard. La Rocade Nord agonise et ne survit que par l'acharnement thérapeutique de ses promoteurs. Le travail de deuil demande du temps. 

 

Bientôt, nous ferons l'autopsie de la Rocade Nord. Se demander pourquoi il a fallu si longtemps pour se rendre à l'évidence : le projet est mauvais, contraire au consensus du Grenelle de l'Environnement, contraire à l'intérêt public dans la région grenobloise.

 

Pour voir le bilan de santé du malade :  

 

Voilà quelques pièces du dossier qui seront utiles pour l'autopsie :

 

Pour ceux qui doutent que le malade est rapidement condamné, une seule question : qui veut payer des centaines de millions d'euros pour la Rocade Nord ? Si vous doutez encore : voir les finances du Conseil Général, de la Métro et de la ville de Grenoble.

 

A quel moment le "projet" a-t-il basculé, entamant une marche inéluctable vers l'abandon ?

 

Après le Grenelle de l'Environnement, la survie du projet devenait fort hypothétique. Je pense qu'il y a eu aussi deux moments clefs :

  • d'abord, cette enquête (été 2007 ?) qui était trop ouvertement manipulatoire pour ne pas susciter de vives réactions de rejet. En quelque sorte, le Conseil Général a marqué contre son camp.
  • ensuite, la crise énergétique de 2008, avec ce pic à près de 150 $ le baril de pétrole. Dès l'automne, avec la crise financière et économique, les prix refluaient rapidement. Mais la prise de conscience dans l'opinion a été bien réelle et pérenne.

 

Dans un premier temps, les élus qui soutiennent le projet n'ont pas voulu voir que la situation avait vraiment changé. Puis, leur préoccupation a été d'annoncer progressivement l'inéluctable, sans trop faire souffrir les proches, les milieux économiques et les électeurs.

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Vél' ID - la boite à idées pour le vélo

  

Utopie militante pour bousculer les idées reçues http://carfree.free.fr/

 

Pour un kit complet  de sécurité (gilet, éclairage dans les rayons, sac à dos, écarteur), il faut compter 30 à 40 euros.

 

Avec un budget de 8.000 euros / an (pour exemple : c'est l'équivalent des subventions versées à deux sportifs de haut niveau en 2009), la commune pourrait mener de la communication utile, c'est à dire équiper 200 personnes.

 

Nous avons dans la région toutes les ressources nécessaires. Exemple - Pour aider votre entreprise à concevoir son Plan de Déplacement d'Entreprise, pour tout équipement de sécurité ou de promotion - voir la société Dayak - Grenoble www.velo-pde.fr

 

La SNCF se désengage du fret ... c'est le moment d'investir dans les vélo cargos.

Deux solutions pour faire ses courses : une cariole http://carrioles.com/ ,  un tri porteur Tri Porteur.ppt

 

 

Les parkings à vélo : le B.A. BA de l'aménagement cyclable. Ne demande ni des années d'étude, ni des millions d'euros.

parkingveloEntreprise.pdf

 

L'arbre à vélo hyper fonctionnel, visible de loin et « militant » parce que visuellement dédié à une fonction exclusive. A installer devant les lieux publics pour que chacun sache que, dans cette ville, les cyclistes sont bien accueillis.

Fiche Arbre à Vélos 200507.jpg

 

 

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Petite histoire du vélo à Crolles

Quand on observe les 10 dernières années, on voit bien que les mentalités ont évolué et que le réseau cyclable a considérablement progressé. Si la rue de Belledonne était à refaire aujourd'hui, personne ne proposerait un schéma identique à celui qui a été réalisé : chacun a conscience désormais que le vélo a été oublié et que c'est le genre de loupé qui pèse lourd, longtemps, dans l'aménagement d'une ville.

 

Aujourd'hui, il y a un consensus de principe : la ville doit offrir des lieux de circulation aux vélos. Maintenant, le débat porte sur les modalités, le comment, l'argent affecté à ce noble objectif, les priorités réelles accordées au vélo .... Et là, quand les choses deviennent concrètes, on voit bien que la révolution des transports n'a pas encore eu lieu dans notre belle vallée !

 

Pour compléter cette histoire du vélo crollois, j'espère vos contributions, témoignages et anecdotes cyclopédiques. En attendant, voici quelques repères.

 

Au siècle dernier, tout est simple. Les usagers du vélo se répartissent en trois catégories :

  • les enfants qui font un tour dans le quartier, et parfois vont jusqu'à l'école ou au terrain de foot
  • les sportifs et randonneurs du dimanche qui circulent dans la plaine ou sur les berges de l'Isère. Souvent, le vélo prend l'autoroute ... chargé sur une voiture pour se rendre sur un lieu de vacances ou de week-end
  • quelques militants, originaux et précurseurs, qui utilisent le vélo sur des grandes distances, certains allant même jusquà la gare de Brignoud !, pour se rendre à leur travail.

 

En 2001, une nouvelle ère s'ouvre. Le passage à l'an 2000 ayant été réussi sans encombre, "l'équipe municipale décide d'engager un vaste programe de pistes cyclables sur la commune (...) Les élus de Crolles ont voulu que dans le protocole même de constitution de la communauté de communes (il s'agit de la COSI) soit inscrite la réalisation d'une piste reliant Crolles au futur lycée de Villard Bonnot (...) A terme, les cyclotouristes devraient pouvoir traverser Crolles dans toute sa longueur". Plusieurs tracés de passerelle sont envisagés. Voir le journal municipal de 2001 : JM 2001 - schéma cyclable - passerelle Paturel.pdf

 

 

Confiants dans l'avenir du vélo, les citoyens s'investissent dans le sujet, étudient, proposent. Le schéma proposé par l'ADTC : ADTC livre Blanc grésivaudan 2005.pdf   Une visite du réseau cyclable est organisée avec des élus et des citoyens : CR visite citoyenne réseau cyclable - janvier 2007.pdf

 

Hiver 2008, campagne électorale des municipales : dans un bel unanimisme, toutes les listes en présence proclament leur attachement au vélo et s'engagent à développer le réseau cyclable. En septembre, un "comité consultatif" est organisé pour discuter du réseau cyclable.

 

En mars 2009 ... la liaison Crolles Brignoud en vélo n'a pas progressé. Mais le sujet n'est pas oublié ! JM - mars 2009 - appel à idées pour Crolles Brignoud.pdf

 

Mes chers collègues du conseil municipal de Crolles et de Villard Bonnot, avouez qu'il y a de quoi s'impatienter face à la lenteur des dossiers !

A l'été 2009, l'espoir revient : un beau tronçon est inauguré rive gauche de l'avenue Ambroise Croizat. Une piste cyclable double sens, sur un itinéraire stratégique entre la zone commerciale et les quartiers résidentiels. La piste est très visible, ce qui devrait inciter le crollois à venir l'essayer, pour l'adopter. L'association IDEES lance son challenge "Crolles ville douce".

 

Automne 2009, la météo est fluctuante, le temps est variable et peu agité.

Les propositions sur la table sont nombreuses et simples pour accélérer le développement du vélo : améliorer la signalisation, supprimer les obstacles les plus gênants sur les pistes cyclables, donner ou vendre à bas prix des kits vélo avec les équipements de sécurité, acheter des triporteurs pour les agents municipaux, installer un service de transport communal en triporteur etc. Mais rien ne bouge.

Des projets sont dans les cartons, par exemple le long de la rue de la Bouverie. L'engagement en faveur du vélo est répété dans les documents d'urbanisme : le PADD, le PLU. Des bandes cyclables sont réalisées le long de la RD 1090 entre Bernin et La Terrasse

 

Ainsi va le vélo, progressant doucement ... Mais à ce rythme, combien faudra-t-il d'années pour que la place de la voiture soit réduite significativement ? Pouvons nous nous contenter d'améliorations cosmétiques ?

29 novembre 2009. Le ciel est noir. Pas de nouvelles de la liaison Crolles - Brignoud. Vivement les élections régionales !

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27 novembre 2009

Déviation de Crolles - que répondre aux habitants du centre ville ?

En septembre 2009, un(e) habitant(e) du centre ville de Crolles a écrit aux conseillers municipaux, "en particulier à ceux qui s'opposent à la déviation", pour faire part de son désarroi, sa souffrance, vis à vis du trafic automobile dans le centre ville.

---- Voici ma réponse anonymisée. Je joins ici un fichier qui n'était pas dans la réponse "papier" ----

Je prend connaissance de votre lettre ouverte.

Soyez sur que j’ai bien conscience des grandes nuisances provoquées par le trafic automobile et douloureusement subies par les riverains de la RD 1090. C’est une question régulièrement évoquée quand vient en discussion la déviation et, plus généralement, le thème des transports.

Concernant le transit routier dans le centre village, voici ce que nous (Ensemble pour Crolles) avons proposé durant la campagne électorale pour les élections municipales de mars 2008 (cf nos tracts) – avec mes commentaires de ce jour, compte-tenu d’une expérience de plus d’un an comme conseiller minoritaire :

  • « étudier avec les communes concernées et AREA la construction d’une entrée / sortie d’autoroute entre Lumbin et la Terrasse » : c’est la solution la plus rationnelle pour optimiser la voirie existante. Il convient d’utiliser au mieux l’autoroute. Cette solution est prévue dans une convention signée par le conseil général et AREA  convention 2003 sur transports moyen grésivaudan.pdf. Hélas, nous voyons bien que ni la commune de Crolles, ni la communauté de communes du Grésivaudan, ni le conseil général ne sont véritablement actifs pour faire avancer ce dossier.
  • « encourager les transports en commun » : c’est la seule solution socialement responsable à long terme pour répondre aux besoins de mobilité. Il y a encore beaucoup à faire, par exemple en augmentant les fréquences de bus, et cela permettrait certainement de réduire le trafic de transit. Vous évoquez des véhicules trop larges et encombrants. Il pourrait être envisagé, pour augmenter les cadences, d’utiliser des bus plus petits. On voit depuis peu apparaître sur le marché des bus hybrides (diesel + électricité). De tels bus pourraient fonctionner en mode électrique dans les traversées de village, ce qui réduirait d’autant la pollution sonore et par les particules fines. Améliorer les transports en commun pourrait être fait rapidement : sans enquête d’utilité publique, sans attendre que la commune ait acquis tous les terrains nécessaires à la déviation. La commune de Crolles a des ressources financières qui lui permettrait d’être encore plus active qu’elle ne l’est sur ce thème des transports en commun. Il y a déjà eu beaucoup de temps perdu depuis le début du mandat de la nouvelle équipe municipale.
  • « Protéger le centre village contre les nuisances du trafic automobile en co-finançant l’isolation phonique des logements » : il s’agit d’une mesure palliative, non satisfaisante car elle ne traite pas le problème à la source, mais qui serait fort utile et qui pourrait être mise en œuvre rapidement, sans attendre la réduction du trafic. A la lecture de votre lettre, je comprend qu’il faudrait compléter l’isolation phonique par des dispositifs de climatisation pour l’été. D’une manière générale, je ne suis pas favorable à la climatisation, mais, compte tenu de la situation particulière des riverains de la RN 90 dans le centre village, je serais favorable à ce que la commune vous y aide.

En résumé, mon opposition à la déviation avec le tracé actuel est fondée sur les raisons suivantes :

  • La déviation ne réduirait qu’à la marge le transit dans le centre village. D’abord par le phénomène dit d’appel d’air : une nouvelle route appelle du trafic, un itinéraire libéré appelle du trafic. Ce phénomène a été constaté partout. Il n’y a aucune raison que cela ne s’applique pas ici.
  •  Ainsi, toute nouvelle infrastructure routière encourage le trafic automobile, augmentant la pollution. Deux nuisances majeures seraient augmentées par la déviation : l’émission de particules fines et l’émission de gaz à effet de serre. Les particules fines, comme le CO2, se diffusent dans toute l’atmosphère. Il est vain de vouloir réduire la « pollution de proximité ». Tous les habitants de la vallée subissent aussi les particules fines.
  • La déviation capterait une partie du trafic qui passe actuellement par l’autoroute. Par exemple, allant du Touvet à Grenoble, il deviendrait plus avantageux d’éviter l’autoroute. Conséquence : augmentation du trafic dans le centre village de Lumbin.
  • La déviation accentuerait les phénomènes d’encombrement au niveau du carrefour du Rafour et de l’entrée d’autoroute. On voit bien que la création de nouvelles voies routières est une fuite en avant sans fin, qui ne résout pas les problèmes de pollution.
  • Une bonne partie du transit est purement local et subsisterait (par exemple : Lumbin – Bernin). La croissance de la population des villages voisins a augmenté ce trafic strictement local qui ne peut être réduit que via les modes doux (vélos, vélos à assistance électrique …) et des transports en commun fréquents.
  • La déviation ne serait pas gratuite, ni à construire, ni à entretenir, au détriment d’autres dépenses concernant les transports en commun.

En tant que citoyen européen et en tant qu’élu, je ne peux pas proposer une solution qui améliore un peu et peut-être ici, pour dégrader sûrement et encore plus ailleurs.

Je pense qu’il faut :

-         Du point de vue individuel : écouter votre appel et y répondre en étudiant de manière personnalisée votre situation et les mesures spécifiques qui pourraient  l’améliorer,

-         Du point de vue collectif : privilégier les mesures qui sont clairement d’intérêt général et cohérentes avec la politique de développement durable que nous voulons mener – ce qui conduit à écarter le projet actuel de déviation.

(formule de politesse et signature),

25 novembre 2009

Avis sur la Rocade Nord

A l’attention de :          Monsieur le Président de la commission d’enquête - Préfecture de l’Isère - Bureau de l’urbanisme  - Enquête Rocade Nord

 

Monsieur,

Comme toutes les nouvelles infrastructures routières, la Rocade Nord serait une incitation à l’usage de la voiture. Elle aurait donc un effet favorisant sur le trafic routier en véhicule individuel.

En conséquence, les habitants du Grésivaudan sont directement concernés par le projet de Rocade Nord :

-       via la pollution (les poussières fines s’accumulant et stagnant dans toute la vallée) générée par le trafic automobile qui serait accru. La situation du bassin grenoblois est déjà connu comme n’étant pas satisfaisante du point de vue de la qualité de l’air ;

-       via les effets induits sur le trafic routier en transit dans nos villages (Lumbin, Crolles, Bernin …) – alors même que les habitants de ces centres villages souffrent déjà de nuisances sonores importantes ;

-       via les effets induits sur le financement des transports collectifs par le Conseil Général – alors même que les besoins d’amélioration de ces transports collectifs sont considérables.

Pour dire les choses crûment et sans détour, compte-tenu des problèmes de pollution liés à la circulation automobile dans la région grenobloise, des besoins d’amélioration des réseaux de transports collectifs en sites propres, de la situation des finances publiques (État et collectivités territoriales), des enjeux liés au réchauffement climatique, je considère qu’il serait irresponsable de décider la construction de la Rocade Nord.

En vous remerciant de votre attention et en vous priant de conclure votre enquête par un avis défavorable, je vous prie d’agréer, Monsieur, mes sentiments distingués.

Francis Odier; 25 novembre 2009

Publié dans Grésivaudan, Mobilité