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05 octobre 2009

Pourquoi changer le statut de la Poste ?

Pourquoi changer le statut de la Poste ? Les réponses du gouvernement et des élus UMP ne tiennent pas la route :

- « pour pouvoir renforcer les ressources de La Poste en la recapitalisant » : depuis quand faut-il changer le statut d’une structure publique pour la doter en ressources ? Faut-il aussi changer le statut de la police, de la justice, pour les doter des budgets dont elles ont besoin ?

- « pour faire face à la concurrence (…) pour stimuler le secteur par la concurrence » : nous avons déjà un système concurrentiel, et la concurrence ne saurait être une fin en soi. Moi qui suis démocrate, j’aime bien la concurrence. Mais la concurrence utile pour la société, c'est-à-dire la concurrence entre des entreprises qui sont différentes. La concurrence entre clones n’a que peu d’intérêt. Nous avons deux supermarchés dans la ville, en mettre un troisième n’apporterait pas grand-chose. En revanche, concurrencer les supermarchés avec des commerces de proximité installés dans les quartiers et proposant des produits issus de circuits courts, voilà une concurrence socialement utile. Préservons la diversité de nos entreprises et évitons de les aligner toutes sur le même modèle !

- « car la Poste elle-même le demande (…) ce n’est pas une proposition du gouvernement, mais de la direction de la Poste » : là, c’est fort de café ! Ceux qui sortent cet ultime argument ne manquent pas d’aplomb ! Depuis quand est-ce les dirigeants des entreprises publiques qui fixent la politique du pays ?

Dès lors, il est logique de faire l’hypothèse que le changement de statut a pour objectif majeur de préparer la privatisation, comme cela s’est produit sur d’autres entreprises publiques telles que France Telecom ou les sociétés d’autoroute.

Si le gouvernement veut nous convaincre, comme il le tente, de ne pas assimiler « changement de statut » et « privatisation », il doit expliquer les différences entre la situation actuelle et les situations précédentes qui ont conduit aux privatisations. Cet exercice est extrêmement difficile car le président de la république, en qui on devrait avoir le plus confiance, est celui qui a le plus trompé son monde avec GDF - cf sa promesse « solennelle », abandonnée très rapidement, de conserver GDF dans le domaine public.

Une autre approche serait, pour le gouvernement, d’expliquer par a + b que le statut actuel entrave le fonctionnement de la Poste.

Je demande à voir cette démonstration.

4 octobre 2009