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23 mars 2011

Le Front Républicain est un concept anti-démocratique

A propos des élections cantonnales 2011, 2ème tour.

 

Le Front Républicain, quelles que soient les motivations de ses partisans, est une invention contreproductive, qui appauvrit considérablement le débat démocratique. On y retrouve sans peine toute une collection d’ingrédients néfastes.

 

La peur, la méfiance, le mépris, l’exclusion. Le principe est simple : il faut tout faire pour éviter qu’il y ait un élu du Front National car les candidats du Front National ne sont pas dignes d’être élu. Que diable, ayons confiance et faisons confiance en nos concitoyens ! Il n'y a nul besoin d'inventer le front républicain pour écarter le front national du pouvoir ! L’élection de quelques poignées de frontistes ne va pas changer la face du monde. Et qui peut dire avec certitude que ces femmes et ces hommes, que nul ne connaît en dehors de leur canton, sont tous une menace pour la société ?

 

Le manque de discernement sur les enjeux. Pour ces élections cantonales, le discours front républicain est le même que pour les élections présidentielles, alors que les enjeux sont fort éloignés. Nous faisons face à une dramatisation comme s’il s’agissait d’empêcher un totalitarisme de prendre le pouvoir, alors que le pire qui puisse arriver à l’issue du second tour est que quelques départements se retrouvent avec des conseillers généraux appartenant au Front National.

 

Le réductionnisme, le simplisme, le manichéisme. Peu importe les situations locales, les personnalités, les circonstances.  L’injonction ne souffre aucune hésitation : il faut choisir, soit tu es avec la République, soit tu es avec le Front National.

 

L’incohérence. Les écologistes, les militants de gauche, des électeurs qui se revendiquent du centre ou de la droite modérée écrivent avec indignation que le gouvernement actuel a lepénisé les esprits, a trahi les idéaux de la République d’égalité et de fraternité … et les voilà tous ensemble à considérer que la seule décision moralement juste est de rejoindre le Front Républicain ! 

 

L'hypocrisie et la langue de bois. Les expressions "front républicain", "vote républicain", ou "barrage à l'extrême droite"  sont utilisées pour ne pas dire clairement "nous appelons à voter UMP" ou "nous appelons à voter PS". La politique se meurt que l'on ne dise plus les choses clairement.

 

L’aveuglement. Comment ne pas voir que cette obstination à construire un front républicain a pour seul effet de discréditer le discours politique et, en conséquence, de renforcer ceux-là mêmes que l’on voudrait politiquement combattre ?

 

En 2002, au 2ème tour de l’élection présidentielle, j’ai voté blanc car j’avais confiance dans la suite des événements (il me paraissait impossible que Le Pen parvienne au pouvoir et, s'il y parvenait, qu'il s'y maintienne), et je ne regrette pas ce choix. La démocratie ne se réduit pas à l’élection de ses représentants. Je vote Pour un candidat à qui je fais confiance, Pour le parti qui représente le mieux mes valeurs. Si aucun candidat ne convient, il faut le dire, tout simplement, avec un vote blanc ou une abstention. On ne construit pas une société fraternelle en jouant sur la peur et l’ostracisme.

 

Ceux qui ont la main dans le débat public (les responsables de partis, les parlementaires, les médias ...) seraient plus utiles à la société en éclairant les électeurs sur les enjeux propres à chaque élection, en particulier, aujourd'hui, ce qui concerne la gestion des départements, plutôt qu'agiter des concepts appauvrissants et, à la longue, destructeurs.

 

23 mars 2011, Francis Odier

 

13 mars 2011

Pollution de l'air dans le Grésivaudan

Plusieurs épisodes pollués cet hiver ... Chaque jour sec, nous avons quelque part dans la vallée ou sur les balcons de Belledonne ou Chartreuse des feux de broussailles visibles à des kilomètres. Il est temps d'alerter sur la pollution de l'air, et ce n'est pas qu'une affaire de transports !
 
Un feu dans la cheminée, c'est sympa ... mais ça pollue bougrement ! A allumer avec modération. D'où la chronique pour le journal municipal d'avril.
  
 Alerte à la pollution de l’air

Les particules fines figurent parmi les polluants atmosphériques les plus nocifs pour la santé. Les normes actuelles en France prévoient un seuil d’information à 50 µg par m3 et un seuil d’alerte à 80 µg/m3.

Les relevés effectués à Crolles (site Est Grésivaudan de l’ASCOPARG, ASsociation pour le COntrôle et la Préservation de l'Air en Région Grenobloise) montrent que le seuil d’information a été franchi à plusieurs reprises cet hiver. Nous avons eu deux épisodes significatifs de pollution : du 25 janvier au 4 février et du 2 au 8 mars.

 

Une étude européenne publiée récemment (communiqué de l’Institut National de Veille Sanitaire, 2 mars 2011) confirme le lien entre pollution et maladies respiratoires et conclut que la pollution de l’air dans les grandes villes a un impact direct sur l’espérance de vie.

 

En France, la combustion du bois est la première source de particules émises dans l'air, notamment les particules fines. Les transports (via les moteurs à explosion) ne contribuent qu'à 14 % des émissions de particules fines en France … mais cette part atteint des taux de 40 à 70 % dans certaines agglomérations [Source : Ministère du Développement Durable]. Les particules les plus fines (< 2,5 µg) sont les plus nocives. Elles sont essentiellement émises par les véhicules diesel.

Dans le Grésivaudan, chacun peut observer la pollution induite par les feux de broussailles, qui sont pourtant interdits. Certains de ces feux proviennent de professionnels, notamment d’entreprises de travaux publics ou d’entretien, ce qui est vraiment scandaleux. Les habitants qui se chauffent au bois doivent aussi être très vigilants sur la qualité de la combustion. Mieux vaut un poêle ou une chaudière à bois qu’une cheminée qui tire mal. L’information de la population ne suffisant pas, sans doute faudrait-il que les polices municipales prennent plus souvent l’initiative d’aller demander aux bruleurs – pollueurs de trouver d’autres méthodes pour traiter leurs déchets végétaux.

Concernant les particules fines émises par les véhicules … c’est un sujet déjà abordé dans cette chronique : cf l’urbanisme qui devrait être conçu pour limiter la demande de transport en voiture individuelle, cf le développement de la mobilité douce et de l’offre de transports en commun etc etc.

Ce qu’il faudrait faire pour améliorer la qualité de l’air est connu, à nous d’être attentifs à ce que les décisions des collectivités locales aillent bien ce sens.

14 mars 2011,

Documents de référence :
- le plan particules du ministère Développement Durable. Expose le problème et préconise ce qu'il faudrait faire :  plan_particules_complet MEEDDM - juillet 2010.pdf
- une étude européenne qui tire la sonnette d'alarme. Voir en particulier les estimations de perte d'espérance de vie dans les grandes villes européennes : Aphekom_summary_report 2011.pdf L'étude a été coordonnée par l'INVS, Institut National de Veille Sanitaire. Voir son communiqué du 2 mars 2011
 
Nous avons une station de mesure de l'ASCOPARG à Crolles - à côté de la salle Boris Vian. Les relevés proviennent de : www.atmo-rhonealpes.org.
Voir les données sources avec les 4 polluants mesurés  Air Crolles particules fines janvier mars 2011.xlsx