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28 juillet 2010

Pour une approche industrielle du développement durable

A Toulouse, Airbus solarise sa nouvelle usine de montage de l'A350 : 22.000 m2 de panneaux photovoltaïques (PV), soit la moitié du hall de montage. La centrale injectera sur le réseau l'équivalent de la moitié de la consommation de l'usine.

Perpignan a engagé la couverture du marché Saint Charles : 70.000 m2 de tuiles solaires, la plus importante installation de capteurs solaires intégrés au bâtiment en Europe.

Grenoble a fait un « appel à projets pour couvrir le toit d’Alpexpo de panneaux photovoltaïques sur une surface de 30.000 m2 » (le DL du 13 juillet).

A Crolles, les élus restent frileux sur l’énergie solaire. La couverture du gymnase Léo Lagrange est en cours (800 m2 de panneaux), mais aucun autre chantier n’est prévu. Pourtant, vu les délais de tels projets, il serait nécessaire de démarrer des études dès maintenant. Les surfaces disponibles sur la commune sont considérables et se comptent en hectares : parkings, grandes surfaces commerciales, bâtiments communaux …

Il faut insister là-dessus : en matière de production d’énergie, nous vivons une période transitoire, une véritable compétition est engagée entre les ressources substituables au pétrole. Depuis les années 1970, la France a misé principalement sur le nucléaire, secteur qui redémarre actuellement et redevient commercialement offensif (cf les projets d’EPR). Jusqu’à aujourd’hui, la Chine a privilégié le charbon, énergie très polluante mais qui est aussi en fort développement au niveau mondial. L’enjeu de la décennie actuelle, c’est le renouvellement et / ou le remplacement des moyens de production existants : l’avenir du nucléaire, du charbon, du pétrole offshore ou issu des schistes bitumineux et des énergies renouvelables, c’est le même sujet complexe.

A notre modeste échelle de Crolles et du Grésivaudan, nous avons notre responsabilité à assumer. L’énergie solaire et la valorisation de la biomasse sont les deux énergies renouvelables les mieux adaptées à nos territoires. Elles permettent aux populations de se réapproprier la production énergétique. Pourquoi hésiter, temporiser, tergiverser ? La question de l’énergie est vitale. Il serait illusoire de miser sur les seules économies d’énergie.

L’état de nos finances locales, nous permettrait, sans mettre en péril notre budget de fonctionnement, de mobiliser plus d’un million d’euros par an pour des projets à « effet de levier » et qui relèvent vraiment du développement durable : centrales énergétiques, véhicules électriques de transport en commun, participation significative dans des installations industrielles … Certes, il faudrait prendre des risques, mais c’est ce type d’actions dont faudrait débattre au conseil municipal et en réunions Agenda 21.

Dans le domaine économique, on voit aussi qu’il faut privilégier le lourd, le gros, le structurant – au mépris de la formule sympathique mais trompeuse de small is beautiful : ce qui fait la prospérité de la vallée, ce sont surtout (pas exclusivement, mais pour une très large partie) les grands sites industriels et de recherche qui tirent les autres activités : ST, Schneider, le CEA et ses myriades d’associés et sous-traitants … On peut rêver d’une situation à l’allemande ou à la suisse, avec des grosses PME exportatrices. La réalité n’est pas agréable à voir pour tous ceux qui, comme nous, militent pour la décentralisation et l’initiative des collectifs à taille humaine : le développement économique grenoblois, depuis plus de cent ans, est entraîné par quelques grandes entreprises innovantes et leaders. L’argent public mis sur ces entreprises s’est souvent révélé un bon investissement (cf les études réalisées sur le cas ST).

Le « développement durable » demande-t-il de remettre en cause ce schéma ? Sans doute pour ce qui concerne les aides systématiques attribuées sans discernement, telles que les réductions de charge sur les bas salaires et le crédit d’impôt recherche qui coutent plusieurs milliards d’euros et dont une large part relève de l’effet d’aubaine. Mais le développement durable ne se fera pas sans une approche industrielle de construction de grandes installations qui apportent des économies d’échelle. Et l’argent public est nécessaire pour susciter ces investissements.

28 juillet 2010

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