03 octobre 2013
Rendez-vous sur lecrollois.fr
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Désolé, je n'écris plus beaucoup ici en ce moment. Nous sommes en pleine campagne: 100 idées pour Crolles.
Changement de sujet - pour que votre visite sur Edgarie ne soit pas infructueuse :
Samedi 5 octobre - France Culture - 9 h 58 :
"La dissolution de la dette ouvre le champ du politique"
C'était à propos du livre "5000 ans de dette" qui est paru récemment.
http://rebellyon.info/Dette-les-5000-premieres-annees-de....
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06 novembre 2012
Gallois, Gimbert et l’industrie du Grésivaudan
C’est notre actualité. Le 9 juillet 2012, Francis Gimbert est élu président du Grésivaudan. Dans son premier éditorial (Interlignes, n°13), il affiche « les priorités qui s’imposent : l’emploi d’abord, une priorité et une actualité qui s’imposent à nous ».
Comme en écho, le 11 juillet, le premier ministre écrivait la lettre de mission de Louis Gallois et lui confiait une triple ambition : « la compétitivité, la croissance et l’emploi ».
Quatre mois plus tard, on constate qu’il y a eu des pertes en ligne …
Louis Gallois a clairement privilégié l’objectif de compétitivité, comme l’indique le titre de son rapport : « Pacte pour la compétitivité de l’industrie française », et comme il l’affiche dès les premières phrases : « Tous les indicateurs le confirment : la compétitivité de l’industrie française régresse depuis 10 ans et le mouvement semble s’accélérer (…) La perte de compétitivité industrielle est le signe d’une perte de compétitivité globale de l’économie française ».
Je ne regrette pas que la croissance passe à la trappe. Mais l’emploi !
Gallois voit l’emploi comme une retombée indirecte de la compétitivité. Il se situe ainsi dans le paradigme de la société de concurrence : « la politique de la concurrence domine toutes les politiques européennes qui ne peuvent se déployer que dans le cadre qu’elle définit. Cette domination est également idéologique (…) ».
Face à ce constat, nous n’avons droit qu’à une proposition très ambiguë et bizarre : « la politique de la concurrence doit être davantage mise au service de l’industrie européenne (je suis d’accord) et de sa compétitivité (mais là, on tourne en rond : la compétitivité vise à mieux s’insérer dans la concurrence. Comment la concurrence peut-elle favoriser la compétitivité ?). Nous proposons donc que toutes les décisions concernant la concurrence soient accompagnées d’un avis d’experts économiques et industriels, extérieurs à la Commission ; cet avis serait public ».
On comprend que Gallois voudrait bien limiter ou contrôler la concurrence, mais il n’ose pas le dire. Dommage. Le dogme de la concurrence peut dormir tranquille. Voilà qui ne va pas rassurer tous ceux qui souffrent de cet esprit de compétition qui survalorise les gagnants, broie les perdants et ronge la société. Faut-il écraser les espagnols, les roumains et les chinois pour redresser notre pays ? Non.
Alors, revenons au Grésivaudan. Il faut inverser l’ordre des facteurs, et là on retrouve l’idée de Gimbert : priorité à l’emploi. Dans le raisonnement, c’est le besoin d’emploi qui doit conduire à l’industrie. Si on oublie l’emploi, on peut développer une industrie compétitive hors sol.
Gallois l’affirme : « un emploi industriel génère 3 ou 4 emplois hors industrie ». Il ne cite pas ses sources et apparaît beaucoup plus optimiste que le rapport Reverdy (mai 2012, « Analyse de l’impact de STMicroelectronics sur l’emploi et le pôle économique Grenoble-Isère ») qui concluait à un ratio de 2,1 emplois dans le tertiaire pour 1 emploi créé dans la filière industrielle. Mais le consensus est solide : l’industrie permet un effet de levier significatif sur l’emploi.
Conséquence immédiate : dans leur politique de développement, les collectivités territoriales doivent se focaliser sur l’industrie.
Soyons concrets : nos communes et notre communauté de communes doivent arrêter de favoriser la consommation, l’installation de surfaces commerciales ou logistiques, de plateformes de services, et doivent concentrer leurs maigres ressources (financières, humaines, foncières …) sur les ateliers de production, à savoir l’industrie au sens historique du terme.
Le rôle des collectivités locales n’est pas de bêler avec les moutons, hurler avec les loups ou prendre le train en marche, bref, de subventionner ou encourager ce qui fonctionne déjà. La désindustrialisation vient (au moins en partie) de la course éperdue vers la compétitivité et du désintérêt, voire même d’un certain mépris, des dirigeants pour la production. Dès lors, les collectivités doivent prendre le contre-pied de la« société de la connaissance » (qui porte en germe le rejet des activités productives), investir dans la production et agir résolument, à leur niveau, pour fausser la concurrence.
Quels exemples concrets ? Et bien, c’est là que la démocratie participative et le dialogue seraient utiles. Demandons aux citoyens, au comité de développement, aux comités d’entreprise et aux organisations syndicales de la vallée ce qu’ils en pensent.
Monsieur le président Gimbert, pour qu’un sujet soit traité, il doit être visible. Si le chômage persiste depuis si longtemps à un niveau si élevé, c’est que beaucoup d’énergie a été consacrée à masquer ou éluder ce problème, et beaucoup moins à le crier. Si l’emploi est votre priorité, les questions relatives à l’emploi doivent être les premières discutées dans les instances communautaires.
Ma première proposition est de commencer chaque réunion de bureau communautaire, chaque réunion de conseil communautaire par des temps de parole confiés à des acteurs économiques porteurs de la problématique « emploi » : des comités de chômeurs, des entrepreneurs, des comités d’entreprise, des conseillers pour l’emploi … Il faudra de la ténacité, ce sera lourd et fastidieux, mais le pire serait que l’emploi d’abord ne soit qu’un slogan.
Seconde proposition : dire à quoi vous renoncez au bénéfice de la priorité pour l’emploi. Pas de priorité sérieuse sans renoncement. Je sais, ce n’est ni facile, ni dans la culture politique. Ce sera donc une innovation, une vraie, porteuse d’avenir.
Troisième proposition : revisiter le budget de la communauté de communes pour créer un fonds intercommunal de soutien à l’emploi dans l’industrie. Inviter les communes à faire de même. Orienter l’épargne locale vers ce fonds. Votre boulot pourrait être de fédérer l’engagement des citoyens pour l’emploi industriel.
Enfin : tous les six mois, faire le point publiquement sur les actions menées pour l’emploi.
Que produire ? J’ai déjà dit que je n’en savais rien, d’autres auront des idées … mais quand même, je ne peux m’empêcher d’évoquer quelques secteurs. Je garde le principe du contre-pied. Investissons l'argent public local dans ce qui a été délaissé, souvent considéré comme has been, mais qui est consommé sur place et ne demande pas des complexes industriels hors de notre portée : le textile, l’ameublement, les vélos, les matériaux de construction …
Monsieur le président Gimbert, le gouvernement cherche à agir via la compétitivité. Soyez complémentaire, et agissez au plus près de l’emploi.
Francis Odier, 6 novembre 2012
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13 février 2012
Le Monde en chien de garde
"Le chaos politique en Grèce menace le plan de sauvetage" - en page Une du Monde du 12 et 13 février 2012
Ce titre est admirable ! Quelle belle synthèse.
Cette expression de "plan de sauvetage", par l'imprécision de sa cible, est manipulatrice. De quoi s'agit-il ? Sauver la Grèce ? Sauver les propriétaires grecs ? les salariés grecs ? ... ou sauver les créanciers de la Grèce ?
Il faut remarquer l'inversion de la fin et des moyens. Le plan de sauvetage devrait être un moyen de sortie de crise, le voilà promu au rang de finalité.
Le problème est nommé, sans fard : c'est le chaos politique. Mieux vaut l'ordre et la docilité ...
Quand un journal qui se veut honnête nous assène un tel titre, on comprend que la pensée dominante est vraiment bien protégée.
Francis Odier, en colère
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01 janvier 2011
A quoi sert un PLU ? L'exemple de l'hypermarché
Cette affaire d’hypermarché à Crolles, c’est un peu comme la déviation : un vrai serpent de mer, une question emblématique d’aménagement. Mais contrairement à la déviation, ce dossier a évolué de manière significative depuis quelques années.
La question « aurons-nous un hypermarché à Crolles ? » est récurrente depuis que le schéma directeur 2000 – 2010 de la région grenobloise « envisage (…) la possibilité d’implantation de nouveaux grands ensembles commerciaux à Crolles, Le Touvet, Pontcharra et de moyennes surfaces sur les pôles de Villard-Bonnot, Goncelin, Allevard ». Ce schéma directeur reste applicable à ce jour.
En décembre 2007, lors d’une réunion publique sur le PLU, la municipalité présentait trois propositions de la grande distribution avec des surfaces de vente allant de 10 000 à 18 000 m2, sachant que la surface de vente de Casino est de l’ordre de 2500 m2. A l’époque, le maire prenait une certaine distance vis-à-vis de ces propositions, sans pour autant les exclure.
Aujourd’hui, il y a un assez large consensus, en France comme à Crolles, pour considérer que le modèle de l’hypermarché ne doit plus être reproduit car il contribue au dépérissement des centres villes, à la consommation d’espace, au trafic routier et aux encombrements aux abords des villes, à l’étalement urbain, à la culture de la consommation …
C’est dans cette logique que le PADD (Projet d’Aménagement et de Développement Durable) a inscrit au titre des leviers d’action : « Dynamiser le tissu commercial de proximité (centre-ville et quartiers) et développer dans le sud de la commune des moyennes surfaces ». En cohérence avec le PADD, le représentant de la commune a émis un avis défavorable à l’agrandissement de Casino (il était demandé + 978 m2, avec passage à l’enseigne Hyper) lors de la Commission Départementale d’Aménagement Commercial du 8 novembre dernier. Suivant l’avis de la commune, comme cela est fréquent, la commission a rendu un avis défavorable.
Le projet d'extension : CDAC du 8 nov 2010 - doc préparatoire sur Extension Casino à Crolles.pdf
L'avis de la commission : PV de la CDAC du 8 nov 2010 sur agrandissement Casino de Crolles.pdf
Alors, tout est bien qui finit bien ? Il est trop tôt pour le dire. Il est possible que le Groupe Casino fasse appel de la décision. La commune sera alors confrontée à une difficulté de taille : l’agrandissement demandé est conforme au schéma directeur et le règlement d’urbanisme adopté dans le cadre du PLU est très peu restrictif pour le secteur concerné.
Depuis 2007, l’affichage politique de la municipalité a favorablement évolué sur cette question de la grande distribution. Le PLU était l’occasion de concrétiser cet affichage dans un texte réglementaire en édictant des règles proscrivant l’ouverture d’un hypermarché. Cette occasion a été manquée, ce qui risque de placer la commune dans l’obligation d’accepter un établissement non bienvenu, alors que d’autres projets (le centre commercial sur l’ancien site UGIMAG, Satoriz) acceptés ou encouragés par la municipalité vont avoir comme effet d’augmenter considérablement les surfaces commerciales, en drainant des clients venant de tout le Grésivaudan.
Voir le dossier PLU : http://www.edgarie.fr/archive/2010/01/11/plu-de-crolles-le-dossier.html
Publié dans le journal municipal - janvier 2011
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17 avril 2010
Une décision en catimini : un nouvel hypermarché à Crolles
La commission départementale d’aménagement commercial vient de donner un avis favorable à la demande d’installation sur Crolles d’un établissement de 3165 m2 de surface de vente. Avis commisssion 38 sur création commerce à Crolles - mars 2010.pdf
Il s'agit là d'une nouvelle illustration du double langage de l'exécutif local qui se prétend exemplaire en matière de concertation publique et de développement durable.
Le projet porte sur un (petit) hypermarché (on nomme hypermarché toute surface de vente supérieure à 2500 m2), alors que le Projet d’Aménagement et de Développement Durable de Crolles ne prévoit que des « moyennes surfaces ».
Ce projet d’équipement n’a jamais été discuté en réunion publique (PLU, Agenda 21), en commission municipale ou au conseil municipal. L'usage du foncier est pourtant le sujet par excellence qui devrait donner lieu à débat politique.
Le site visé est une friche industrielle, probablement les anciens sites UGIMAG et NALCO : il s'agit donc de transformer un site industriel en site commercial, alimentant ainsi la désindustrialisation. Il y a quelques années, le site avait été envisagé pour installer une gare tram / train. Le tram / train est-il aussi enterré en catimini ?
Lors de la commission départemenale, le représentant de la commune a voté Pour, en contradiction flagrante avec la politique affichée de développement durable.
Dans ce dossier, tous les indicateurs « développement durable » sont au rouge comme l’indique la commission elle-même :
‒ « l’absence de connaissance des enseignes ne permet pas d’évaluer l’impact du projet sur les flux de transport » - alors qu’il faudrait, comme c’est prévu dans le PADD, poser comme priorité l’organisation des déplacements préalablement à tout projet modifiant le fonctionnement urbain,
‒ « la qualité environnementale du projet est insuffisante et en matière de développement durable notamment la gestion de l’eau et des déchets n’est pas prise en compte »,
‒ « le secteur est desservi par les transports en commun, mais les fréquences sont très faibles, surtout le samedi ».
La personne qualifiée en matière de développement durable a voté Contre, de même que la personne qualifiée en matière d’aménagement du territoire … et la majorité municipale va maintenant nous expliquer, sans doute avec un bel aplomb, que ce nouvel équipement est en parfaite cohérence avec sa politique de développement durable !
17 avril 2010
Publié dans Crolles, Economie, Grésivaudan | Commentaires (0)