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27 novembre 2009

Déviation de Crolles - que répondre aux habitants du centre ville ?

En septembre 2009, un(e) habitant(e) du centre ville de Crolles a écrit aux conseillers municipaux, "en particulier à ceux qui s'opposent à la déviation", pour faire part de son désarroi, sa souffrance, vis à vis du trafic automobile dans le centre ville.

---- Voici ma réponse anonymisée. Je joins ici un fichier qui n'était pas dans la réponse "papier" ----

Je prend connaissance de votre lettre ouverte.

Soyez sur que j’ai bien conscience des grandes nuisances provoquées par le trafic automobile et douloureusement subies par les riverains de la RD 1090. C’est une question régulièrement évoquée quand vient en discussion la déviation et, plus généralement, le thème des transports.

Concernant le transit routier dans le centre village, voici ce que nous (Ensemble pour Crolles) avons proposé durant la campagne électorale pour les élections municipales de mars 2008 (cf nos tracts) – avec mes commentaires de ce jour, compte-tenu d’une expérience de plus d’un an comme conseiller minoritaire :

  • « étudier avec les communes concernées et AREA la construction d’une entrée / sortie d’autoroute entre Lumbin et la Terrasse » : c’est la solution la plus rationnelle pour optimiser la voirie existante. Il convient d’utiliser au mieux l’autoroute. Cette solution est prévue dans une convention signée par le conseil général et AREA  convention 2003 sur transports moyen grésivaudan.pdf. Hélas, nous voyons bien que ni la commune de Crolles, ni la communauté de communes du Grésivaudan, ni le conseil général ne sont véritablement actifs pour faire avancer ce dossier.
  • « encourager les transports en commun » : c’est la seule solution socialement responsable à long terme pour répondre aux besoins de mobilité. Il y a encore beaucoup à faire, par exemple en augmentant les fréquences de bus, et cela permettrait certainement de réduire le trafic de transit. Vous évoquez des véhicules trop larges et encombrants. Il pourrait être envisagé, pour augmenter les cadences, d’utiliser des bus plus petits. On voit depuis peu apparaître sur le marché des bus hybrides (diesel + électricité). De tels bus pourraient fonctionner en mode électrique dans les traversées de village, ce qui réduirait d’autant la pollution sonore et par les particules fines. Améliorer les transports en commun pourrait être fait rapidement : sans enquête d’utilité publique, sans attendre que la commune ait acquis tous les terrains nécessaires à la déviation. La commune de Crolles a des ressources financières qui lui permettrait d’être encore plus active qu’elle ne l’est sur ce thème des transports en commun. Il y a déjà eu beaucoup de temps perdu depuis le début du mandat de la nouvelle équipe municipale.
  • « Protéger le centre village contre les nuisances du trafic automobile en co-finançant l’isolation phonique des logements » : il s’agit d’une mesure palliative, non satisfaisante car elle ne traite pas le problème à la source, mais qui serait fort utile et qui pourrait être mise en œuvre rapidement, sans attendre la réduction du trafic. A la lecture de votre lettre, je comprend qu’il faudrait compléter l’isolation phonique par des dispositifs de climatisation pour l’été. D’une manière générale, je ne suis pas favorable à la climatisation, mais, compte tenu de la situation particulière des riverains de la RN 90 dans le centre village, je serais favorable à ce que la commune vous y aide.

En résumé, mon opposition à la déviation avec le tracé actuel est fondée sur les raisons suivantes :

  • La déviation ne réduirait qu’à la marge le transit dans le centre village. D’abord par le phénomène dit d’appel d’air : une nouvelle route appelle du trafic, un itinéraire libéré appelle du trafic. Ce phénomène a été constaté partout. Il n’y a aucune raison que cela ne s’applique pas ici.
  •  Ainsi, toute nouvelle infrastructure routière encourage le trafic automobile, augmentant la pollution. Deux nuisances majeures seraient augmentées par la déviation : l’émission de particules fines et l’émission de gaz à effet de serre. Les particules fines, comme le CO2, se diffusent dans toute l’atmosphère. Il est vain de vouloir réduire la « pollution de proximité ». Tous les habitants de la vallée subissent aussi les particules fines.
  • La déviation capterait une partie du trafic qui passe actuellement par l’autoroute. Par exemple, allant du Touvet à Grenoble, il deviendrait plus avantageux d’éviter l’autoroute. Conséquence : augmentation du trafic dans le centre village de Lumbin.
  • La déviation accentuerait les phénomènes d’encombrement au niveau du carrefour du Rafour et de l’entrée d’autoroute. On voit bien que la création de nouvelles voies routières est une fuite en avant sans fin, qui ne résout pas les problèmes de pollution.
  • Une bonne partie du transit est purement local et subsisterait (par exemple : Lumbin – Bernin). La croissance de la population des villages voisins a augmenté ce trafic strictement local qui ne peut être réduit que via les modes doux (vélos, vélos à assistance électrique …) et des transports en commun fréquents.
  • La déviation ne serait pas gratuite, ni à construire, ni à entretenir, au détriment d’autres dépenses concernant les transports en commun.

En tant que citoyen européen et en tant qu’élu, je ne peux pas proposer une solution qui améliore un peu et peut-être ici, pour dégrader sûrement et encore plus ailleurs.

Je pense qu’il faut :

-         Du point de vue individuel : écouter votre appel et y répondre en étudiant de manière personnalisée votre situation et les mesures spécifiques qui pourraient  l’améliorer,

-         Du point de vue collectif : privilégier les mesures qui sont clairement d’intérêt général et cohérentes avec la politique de développement durable que nous voulons mener – ce qui conduit à écarter le projet actuel de déviation.

(formule de politesse et signature),

25 novembre 2009

Avis sur la Rocade Nord

A l’attention de :          Monsieur le Président de la commission d’enquête - Préfecture de l’Isère - Bureau de l’urbanisme  - Enquête Rocade Nord

 

Monsieur,

Comme toutes les nouvelles infrastructures routières, la Rocade Nord serait une incitation à l’usage de la voiture. Elle aurait donc un effet favorisant sur le trafic routier en véhicule individuel.

En conséquence, les habitants du Grésivaudan sont directement concernés par le projet de Rocade Nord :

-       via la pollution (les poussières fines s’accumulant et stagnant dans toute la vallée) générée par le trafic automobile qui serait accru. La situation du bassin grenoblois est déjà connu comme n’étant pas satisfaisante du point de vue de la qualité de l’air ;

-       via les effets induits sur le trafic routier en transit dans nos villages (Lumbin, Crolles, Bernin …) – alors même que les habitants de ces centres villages souffrent déjà de nuisances sonores importantes ;

-       via les effets induits sur le financement des transports collectifs par le Conseil Général – alors même que les besoins d’amélioration de ces transports collectifs sont considérables.

Pour dire les choses crûment et sans détour, compte-tenu des problèmes de pollution liés à la circulation automobile dans la région grenobloise, des besoins d’amélioration des réseaux de transports collectifs en sites propres, de la situation des finances publiques (État et collectivités territoriales), des enjeux liés au réchauffement climatique, je considère qu’il serait irresponsable de décider la construction de la Rocade Nord.

En vous remerciant de votre attention et en vous priant de conclure votre enquête par un avis défavorable, je vous prie d’agréer, Monsieur, mes sentiments distingués.

Francis Odier; 25 novembre 2009

Publié dans Grésivaudan, Mobilité