26 septembre 2009
L'Agriculture - secteur d'avenir
Sans le soutien des collectivités locales, le développement du Bio ne se fera que très lentement.
Fin août, sur les communes de Lumbin et La Terrasse, l'affaire du traitement à la deltaméthrine nous rappelle cruellement que, malgré tous les beaux discours du Grenelle sur la nécessité de réduire l'usage des pesticides, les mauvaises habitudes ont la vie dure. Dans le cadre de la lutte contre la chrysomèle du maïs, un insecticide dangereux est utilisé avec des doses bien supérieures à ce qui est prescrit. Pourtant, il existe des alternatives, par exemple la rotation culturale des maïs, notamment mise en œuvre par les agriculteurs crollois avec le soutien de la commune.
Emoi dans le landernau Crollois. Trait d'Union alerte. Le député Brottes écrit au préfet - Courrier Brottes au préfet sur deltaméthrine.pdf. Affaire à suivre.
------- Journal Municipal - octobre 2009 - Chronique de Ensemble pour Crolles - ---
Depuis les années 1960, l’agriculture a souvent été considérée comme un secteur en déclin et à protéger, comme nos monuments historiques. L’agriculture était une préoccupation seconde. Dans la concurrence sur l’usage du foncier, les terres agricoles ont perdu à maintes reprises face à l’urbanisation, aux zones industrielles et commerciales, aux routes.
Nous sommes actuellement à une période charnière. D’un côté, le mouvement de perte des terres agricoles se poursuit. A Crolles, nous avons ainsi de grandes réserves foncières, cultivées mais susceptibles d’être sacrifiées pour étendre la zone industrielle. De même, la déviation, comme la digue du Fragnès, encore dans les cartons, consommeraient plusieurs hectares à vocation agricole.
D’un autre côté, on observe les frémissements d’un changement de tendance.
Le Projet d’Aménagement et de Développement Durable (PADD) qui vient d’être adopté témoigne d’une position encore ambiguë vis à vis de l’agriculture. Extrait du PADD : « Éviter le mitage et garantir la pérennité des espaces agricoles et des zones cultivables. Le PLU devra préserver pour les activités agricoles les espaces nécessaires au fonctionnement des exploitations agricoles et assurer leur protection à long terme. Cette décision vise : Le maintien des exploitations déjà présentes et leur besoin de diversification, ou le cas échéant la création des conditions favorables à l’installation de nouvelles exploitations (…) ».
La dominante du texte reste défensive : il s’agit de « préserver » et d’assurer le « maintien » et la « protection » des activités agricoles. Mais, on note aussi une inflexion heureuse, même si elle reste légère : le PADD envisage l’installation de nouvelles exploitations.
Les communes et le Grésivaudan doivent être très volontaristes pour promouvoir une agriculture respectueuse de l’environnement. De nombreuses mesures concrètes sont disponibles et connues :
- Susciter et aider la création d’unités locales de transformation : fabrication de matériaux isolants d’origine agricole, fabrication de copeaux de bois à partir de taillis, valorisation des déchets verts …
- Promouvoir et privilégier les producteurs locaux : rendez-vous à la ferme des Échelles, voir aussi les bonnes adresses de l’Y Grenoblois sur www.adayg.org.
- Construire les zones industrielles sur les friches industrielles – et non sur les terres agricoles.
- Soutenir les produits Bio, en commençant par utiliser des produits Bio dans les cantines - cf www.ouiaubiodansmacantine.fr – l’intérêt du bio est qu’il tire toute une filière agricole créatrice d’emplois et saine pour l’environnement.
- Négocier avec les agriculteurs et les services de l’État des changements de pratique – pour limiter l’usage des pesticides et éviter les traitements intempestifs et dangereux du type de ceux que le préfet a imposé récemment contre la chrysomèle du maïs.
- Aider financièrement les jeunes agriculteurs qui veulent s’installer – il y en a, voir par exemple www.terredeliens.org
Avec l’agriculture nous avons, une fois de plus, un domaine où il y a un large consensus sur la nécessité d’agir … et où les changements se font à la vitesse de l’escargot faute de décisions, de priorités et donc de moyens à la hauteur des enjeux.
Publié dans Grésivaudan