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17 octobre 2010

La main à la pâte

La main à la pâte, popularisée par Georges CHARPAK, récemment disparu, est une idée lumineuse et fertile dont on pourrait directement s’inspirer pour stimuler la démocratie locale.

 

Le modèle pédagogique traditionnel est fondé sur une relation asymétrique de type « maître / élève » dans laquelle le maître parle, l’élève écoute et (en théorie) apprend. Dans une version plus élaborée, une interaction se noue entre l’élève et le maître via un jeu de questions / réponses, ce qui facilite l’appropriation par l’élève de ce qui est enseigné.

 

CHARPAK, et avec lui de nombreux pédagogues qui s’intéressent à l’enseignement des sciences, partent du constat que ce schéma traditionnel fonctionne mal : pour apprendre, il faut comprendre, et pour comprendre, il faut être actif et surtout manipuler la matière. La distinction « maître / élève » est bien sûr maintenue (l’enseignement s’écroule dès qu’on la nie), le rôle du maître étant, en complément du schéma classique, de créer des conditions favorables pour que les apprenants mettent la main à la pâte.


Transférons ce raisonnement à la démocratie locale. Le constat initial est similaire. La démocratie participative traditionnelle est fondée pour l’essentiel sur des échanges « élus / électeurs » ou « experts / citoyens », les uns sachant, maîtrisant l’ensemble du problème et exposant leurs idées, les autres s’informant et réagissant ponctuellement sur tel ou tel aspect du sujet.

 

Ce schéma permet aux citoyens volontaires de s’insérer dans la vie politique locale, mais il reste limité et assez peu attractif. 

 

Comment appliquer la main à la pâte en matière de démocratie locale, en respectant les rôles de chacun tels qu’ils sont prévus dans notre démocratie représentative ?

 

Déjà, repérons ce qui existe, avec plusieurs exemples intéressants :

-        la réserve communale, ce sont des citoyens volontaires qui se préparent à mettre la main à la pâte en cas de coup dur, et pour cela, ils appréhendent de l’intérieur certaines questions de sécurité civile.

-        le chantier d’auto-construction, porté par la commune, ce sont des habitants qui plongent dans des questions d’architecture et d’organisation de l’habitat collectif,

-        les pédibus, ce sont des parents qui, jour après jour, observent les déplacements autour de l’école de leurs enfants.

 

Pour étendre les cas d’application, explorons quelques grands domaines de la vie locale.

 

Les finances : il faudrait pouvoir manipuler les chiffres, faire des simulations, regarder ce qui se passe si on bouge tel ou tel poste de dépenses ou de recettes. Pour cela, la commune devrait publier sur son site web des fichiers Excel avec les budgets annuels et avec les budgets pluri-annuels des grands projets.

 

Urbanisme : pour voir les enjeux et étudier les scénarios d’aménagement, un atelier d’urbanisme permettrait à la population de dessiner des quartiers, déplacer des habitations et se mettre dans la peau d’un habitant.

 

Transports : rien de tel que de compter les véhicules à un carrefour pendant une heure ou deux pour se faire une idée concrète des flux (j'ai expérimenté, je vous encourage à essayer). La commune pourrait organiser des séances de comptage, suivies d’ateliers d’analyse des chiffres collectés. En quelques jours, sous la direction des services techniques, les volontaires construiraient une expertise citoyenne précieuse en matière de déplacements.

 

Nuisances sonores : même principe que pour les déplacements. Organiser une campagne de mesure sonore en faisant appel aux volontaires.

 

Processus électoral : associer des non élus à chaque bureau de vote.

 

Les champs d’application de la main à la pâte sont infinis … nous avons du pain sur la planche pendant des lustres.

Francis Odier, octobre 2010

07 mai 2010

La démocratie conviviale

30 avril 2010 - Avec ces 50ème États Généraux, la municipalité nous offre ce qu’elle fait de mieux en matière de démocratie locale : un lieu d’échange et d’information, un moment sympathique, un événement ritualisé qui contribue à forger l’identité communale. Ne boudons pas notre bonheur ! Toutes les communes n’ont pas la même volonté d’organiser de tels rassemblements où la population peut discuter sereinement de son avenir en s’informant et en rencontrant les élus individuellement.

 

Ici, à Crolles, nous sommes très nombreux, bien plus qu’une majorité, à partager l’idée que le développement durable doit être notre fil conducteur. Mais il y a comme un hic et nous attirons l’attention sur les limites, les lacunes et les contradictions de la politique actuellement menée à Crolles. Sur bien des sujets, la concertation reste très superficielle et de pure forme.

 

Nous avons une démocratie de convivialité, il faudrait aussi une démocratie de dossiers, une démocratie où chacun pourrait s’exprimer et débattre réellement, et participer ainsi aux décisions.

 

.... lire la suite : le tract distribué aux Etats Généraux de Crolles - Tract Etats Généraux - Crolles 30 avril 2010.pdf

Publié dans Crolles | Commentaires (0)