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11 janvier 2010

Avis sur le PLU de Crolles

Télécharger le texte complet de l'avis sur le projet de PLU voté, à la majorité, par le conseil municipal de Crolles :  Avis sur le PLU - décembre 2009.pdf

En résumé, que retiendra-t-on de ce PLU dans 20 ans s’il est appliqué tel qu’il est proposé aujourd’hui ?

D’abord le choix de la densification, avec la relance de la croissance de l’habitat, en particulier la création de nouveaux quartiers autour du parc JC Paturel. J’adhère à ce projet. Il y a des demandes de logement non satisfaites. Le Grésivaudan est attractif et ne peut pas se claquemurer. Le schéma « urbanisation autour d’un parc » peut donner lieu à un éco-quartier admirable, agréable pour ses habitants et les visiteurs de passage … Un beau chantier pour les 10 prochaines années.

Ensuite, une opportunité manquée, avec le choix d’un règlement plutôt libéral, qui permet de densifier partout, au rythme des opérations décidées par les propriétaires, mais au détriment de l’embellissement des quartiers existants, alors qu’il était possible d’urbaniser de manière raisonnée.

Enfin, des erreurs affligeantes, avec des choix d’un autre temps en faveur de la voiture (la déviation) ou dégradant les paysages des coteaux (au prétexte de lutter contre des blocs avec lesquels cohabitaient en bonne intelligence nos ancêtres les crollois).


Au titre des méthodes, je signale :

-          un rapport de présentation de 194 pages, fort intéressant et bien documenté, disponible au dernier moment, suffisamment tard pour qu’il ne puisse pas être discuté en commission ;

-          un règlement qu’il a fallu aller chercher alors qu’il aurait été si simple qu’il soit communiqué assez tôt pour que le conseiller de base que je suis puisse demander conseil à quelques amis « sachants » ;

-          un dossier discuté par morceaux en commission Cadre de Vie, sans que jamais la commission ait une vision globale ;

-          une séance du conseil municipal avec un ordre du jour colossal et judicieusement reporté au début des congés scolaires …

Il y eut aussi des commissions Cadre de Vie conviviales, animées avec doigté, émaillées de quelques emportements passionnés car le sujet est passionnant …

Bref, nous eûmes la démocratie de convivialité qui caractérise notre bonne ville et sa majorité municipale.

 

Quelques remarques sur le zonage et le règlement

Je n’ai pas vu comment est traduit dans le règlement l’objectif indiqué dans le PADD de se limiter aux « moyennes surfaces ».

Pour l’obligation de logement social, le seuil de 1000 m2 risque de conduire à l’effet inverse de la mixité recherchée : le logement social va être concentré dans les grandes opérations menées par la commune, alors qu’il faudrait le répartir sur l’ensemble de la ville.

La zone industrielle est surdimensionnée. Vu les efforts faits par le Grésivaudan pour développer les transports en commun, les parkings gigantesques de ST vont bientôt être surdimensionnés, ce qui offrira à cette entreprise des perspectives d’extension sans recourir à des terres actuellement à usage agricole et classées en ZI.

Je crains que ce soit une erreur, pénalisante pour le village et ses habitants, d’autoriser des « constructions nouvelles » en zone UA à « forte densité ». Le POS actuel ne permet pas de manière satisfaisante de respecter la « cohérence avec l’architecture du bâti existant ». En quoi le PLU sera-t-il plus performant pour le respect de l’identité des quartiers ?

Je ne vois pas l’avantage, pour la qualité de l’urbanisme, de réduire les périmètres de protection autour du château de Bernis et de l’abbaye. C’est ce que j’appelle une libéralisation sans valeur ajoutée collective.

Pour les zones UB, le règlement propose une densification diffuse et non contrôlée, au hasard des opérations lancées par les propriétaires. Ce choix me semble contraire à une démarche d’urbanisation. De plus, la méthode risque de susciter des tensions entre voisins. Un autre scénario, qu’il est sans doute encore temps d’étudier, serait de restreindre les possibilités d’extension (pour respecter l’existant) … sauf sur quelques emplacements réservés, voire sur des secteurs où la commune pourrait lancer une DUP.

La DUP a deux grands mérites : obliger à faire un projet (donc de l’urbanisme), obliger à traiter (négocier ou plaider en toute clarté) le conflit entre l’intérêt général et les intérêts privés.

Les zones AU en pied de coteaux sont tout à fait inopportunes. Mieux vaudrait garder les secteurs non construits comme des espaces de respiration et de circulation entre la ville et les coteaux.

Le classement des coteaux en « zone agricole » est surprenant car les coteaux ne sont pas réputés pour leur potentiel agronomique, biologique ou économique. Mais plutôt pour leur qualité paysagère et leur potentiel écologique : un classement en zone « N » aurait été mieux approprié.

Publié dans Aménager l'espace, Crolles